L’Observatoire de la mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale décortique les pratiques de déplacement à Bruxelles dans sa toute dernière publication. Essentiellement basée sur les enquêtes de mobilité MOBEL (1999) et BELdam (2010), cette analyse met en évidence, entre autres, l’évolution relative à l’utilisation de la voiture par les Bruxellois. Focus sur quelques chiffres qui ne manquent pas d’intérêt.
• De manière générale, les pratiques "multimodales" se développent : au cours de la semaine, les Bruxellois ont tendance à utiliser plusieurs modes de transports. Si l’on compte une légère augmentation des personnes déclarant se déplacer uniquement en transports en commun ou uniquement à vélo, on observe que les Bruxellois se déplaçant exclusivement en voiture sont moins nombreux : alors qu’ils étaient 51,7% en 1999, ils ne sont plus que 30,9% en 2010. La part des Bruxellois qui n’utilisent jamais la voiture a également augmenté, passant de 18,2% à 29,8%.
• Les déplacements de moins de 3 km sont en majorité effectués à pied. Mais le fait de posséder une (ou plusieurs) voiture(s) influence grandement le taux d’usage de l’automobile, même pour des déplacements si courts. Dans les ménages de deux adultes possédant au moins deux voitures, l’automobile est privilégiée pour les courts déplacements également (49,1%).
• La voiture d’un Bruxellois est immobilisée pendant 97,9% du temps. Des chiffres qui correspondent à la moyenne nationale : pour les Belges dans leur ensemble, le véhicule du ménage est utilisé pendant 34,5 minutes par jour en moyenne, ce qui correspond à un taux d’immobilisation de 97,6%. Cela pose bien évidemment la question de l’occupation de l’espace public par une partie de ces véhicules qui stationnent en voirie (62% des ménages bruxellois ne disposent pas de place de stationnement privé pour leur véhicule). Cela plaide notamment pour des formules d’autopartage (que ces initiatives soient commerciales ou citoyenne) en lieu et place d’une logique propriétaire.
Lorsque l’on sait que les deux principaux obstacles à la mise en selle sont l’inconfort lié au trafic automobile (cité par 75% des répondants) et le sentiment d’insécurité (cité par 70% des répondants)1, on constate que ces chiffres concernant l’usage de la voiture ne sont pas dénués d’intérêt pour les cyclistes !
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Florine Cuignet
1. “Enquête sur les obstacles à l’utilisation du vélo en ville”, Observatoire du Vélo en Région de Bruxelles-Capitale, 2011.