Il est actuellement impossible de transporter des vélos non démontés à bord de la moitié des liaisons ferroviaires les plus rapides en Europe. Nous regrettons que la proposition du Parlement européen (huit places vélos obligatoires dans tous les trains neufs et rénovés) n'ait pas été suivie par le Conseil européen (quatre places seulement). Fort heureusement des pays comme la France et la Belgique prennent les devants en imposant huit places à leurs compagnies nationales (SNCB et SNCF).
Comme le montre la carte ci-contre, sur 33% des lignes rapides européennes le transport de vélos est complètement interdit (dont les lignes Bruxelles-Paris et Bruxelles-Cologne).
Sur 18% des autres liaisons, les cyclistes auront besoin de plus de temps pour effectuer leur trajet que les voyageurs sans vélo. Cela peut passer de 1h20, pour un Paris-Bruxelles en TGV, sans vélo, à plus de 5h si on prend des trains classiques acceptant les vélos.
Un peu moins de la moitié des liaisons européennes seulement offrent actuellement un service vélo qui permet au cycliste de ne pas perdre de temps.
Les pays qui se distinguent à ce sujet sont ceux d'Europe centrale. Ainsi en Allemagne, les nouveaux ICE-4 sont désormais équipés de 8 places vélo. De même que les nouveaux IC en Pologne. Ces pays démontrent ainsi qu'il n'y a pas d'obstacles techniques à faire mieux.
Le Parlement européen prend les devants
Le transport de vélos dans les trains européens est régi par le Règlement COM 2007-1371 concernant les Droits et obligations des passagers ferroviaires. Celui-ci est est en cours de révision depuis 2017. A ce sujet, Karima Delli, présidente de la commission des transports du Parlement européen, a déclaré récemment :
Nous devons rendre les transports plus verts, plus sûrs et plus inclusifs. Par conséquent, le Parlement européen demande huit espaces dédiés aux vélos par train dans les négociations sur la mise à jour du règlement sur le droit des voyageurs ferroviaires.
Toutefois le Parlement ne décide pas seul, il doit composer avec la Commission européenne et le Conseil de l'Union européenne, qui mettent plus souvent en avant les intérêts des compagnies ferroviaires que celles des voyageurs. Les négociations entre ces trois institutions européennes ont ainsi abouti ce 1er octobre 2020 à un compromis trop peu ambitieux : seulement 4 emplacements vélos obligatoires dans tous les trains neuf ou en rénovation. Et ceci au plus tard quatre ans après l'entrée en vigueur du nouveau réglement, soit 2025.
Rien n'empêche cependant les états membres qui prennent le Green Deal européen au sérieux d'aller plus loin en imposant au moins 8 emplacements vélos sur tout le matériel roulant existant. La Belgique suivra d'ailleurs cette voie d'ici 2025 !
La campagne #TrainsForCyclists
Le GRACQ participe à la campagne #TrainsForCyclists de la Fédération des cyclistes européens (ECF) pour une meilleure intermodalité train/vélo :
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