Qui n'a jamais rêvé de connaître son horizon cycliste, c'est-à-dire ce qui est accessible à une distance ou dans un temps déterminé, depuis l'endroit où l'on se trouve ? Des outils comme OpenRouteService permettent aujourd'hui de dessiner sur une carte des courbes "isochroniques" autour de la position du cycliste.

Le HeiGIT (Heidelberg Institute for Geoinformation Technology), un institut de recherche allemand, a développé un outil de création de cartes isochrones très précis nommé OpenRouteService. Celui-ci permet de choisir un point donné sur une carte et un critère principal tel que le temps ou la distance. Il générera ensuite sur cette carte des cercles de couleurs, où chacune des couleurs représente un temps ou une distance à parcourir identique.

L’outil va prendre en compte les routes cyclables, l’altimétrie, la vitesse du cycliste, etc pour calculer ces cercles. Par exemple : on peut générer à partir de la gare de Namur l’ensemble des zones qui sont accessibles en 5, 10, puis 15 minutes à allure moyenne.

Carte isochrone vélo Namur

Pour augmenter sa précision, cet outil utilise OpenCycleMap pour calculer des itinéraires plus réalistes. En effet, OCM est une carte collaborative issue d’un projet libre appelé OpenStreetMap qui ajoute une sur-couche vélo sur celle-ci, pour y renseigner les itinéraires et pistes cyclables référencés par la communauté (n’hésitez pas à y contribuer !).

À quoi peut-il vous être utile ?

Il est possible d'exploiter cet outil de multiples façons. En voilà quelques exemples :

  • établir une carte du public cycliste à toucher autour d’une ville 
  • montrer la différence entre le temps en voiture et le temps à vélo. L'outil peut aussi être utilisé pour créer des isochrones avec d’autres moyens de transport et ainsi les comparer 
  • montrer les axes où il est important d’investir, car ils permettraient de rejoindre tel ou tel endroit en un court laps de temps

Attention toutefois, même si l'outil est très précis et prend en compte de nombreux critères, tout n’est pas parfait. Certains résultats feront prendre des routes très dangereuses pour relier un village. On peut aussi se demander si les SUL sont pris en compte par l’outil ou non. Certains passages cyclables ne sont possiblement pas répertoriés ou, au contraire, répertoriés alors qu'ils n'existent plus. Il faut donc s’assurer de la cohérence des cartes une fois générées.

Pierre-Antoine Rappe

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