3e semaine de confinement. Bruxelles Mobilité annonce qu'une centaine de carrefours à feux de la capitale sont désormais programmés pour mieux fluidifier les déplacements à pied et à vélo. Cette mesure, sanitaire avant tout, a pu être adoptée en raison de la réduction drastique du trafic automobile sur les routes bruxelloises. Mais qu'en sera-t-il à l'issue du confinement ?

Dans une centaine de carrefours à feux de la capitale, cyclistes et piétons profitent désormais de phases vertes accélérées, ainsi que l'a annoncé Bruxelles Mobilité. Moins de temps d'attente au feu rouge, cela signifie moins d'agglutinement aux carrefours, ce qui permet aux usagers actifs de mieux respecter la distanciation de rigueur. À certains endroits, il n'est désormais plus nécessaire d'actionner un bouton-poussoir pour appeler la phase verte d'un feu. Ces mesures sanitaires favorisent clairement la mobilité des cyclistes et des piétons… dans une période où le trafic automobile a fondu entre 55% et 75% ! Mais qu'en sera-t-il au-delà du confinement ? 

Cyclistes - Attente au feu

D'une politique d'optimisation du flux automobile...

Nés au siècle passé pour optimiser le flux automobile, les feux de circulation s'avèrent en temps normal pénalisants pour les cyclistes en de nombreux endroits. La petite ceinture en est un clair exemple. Alors que les infrastructures cyclables se développent, assurant plus de confort et de sécurité pour les cyclistes, un obstacle de taille subsiste : les temps d'attente, parfois très longs, qui se répètent à chaque carrefour. Outre la dépense d'énergie que représente chaque arrêt et redémarrage, ces arrêts multiples et prolongés réduisent l'efficacité des trajets à vélo. Au niveau de la rue Belliard, la nouvelle programmation des feux permet au cycliste d'économiser 40 secondes… une éternité, à l'échelle d'une phase de feu !

... à une politique de maîtrise des flux

Espérons donc que la fin du confinement, avec la reprise des déplacements, ne sonnera pas comme un simple "retour à la normale", mais que les mesures envisagées initialement pour des raisons sanitaires seront l'opportunité de modifier en profondeur nos pratiques de mobilité. Une vraie politique de mobilité ne peut se contenter de répondre à la demande en calibrant les cycles de feux de manière à optimiser le flux automobile. Elle doit viser une maîtrise de la demande. Et la gestion des feux a sans conteste un rôle à jouer à ce niveau, en assurant une plus grande efficacité des déplacements à pied et à vélo, et en les rendant de ce fait plus attrayants et compétitifs. 

Florine Cuignet

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