C’est un concept plutôt original que Midas, l'entreprise d'entretien automobile, a proposé à ses franchisés : mettre à disposition de leurs clients des "vélos de courtoisie". Côté Nord, c’est un oui unanime ; la Wallonie se montre quant à elle plus réticente. C’était l’occasion de rencontrer le pionnier wallon en la matière, Philippe Brignon.
Des vélos de remplacement ? Philippe Brignon, responsable de Midas à Jambes et cycliste amateur, a d’emblée été séduit par l’idée. L’investissement n’est pas énorme : 1500 € au total pour deux vélos de ville, un support vélo et quelques accessoires (top case, élastiques, cadenas et gilets réfléchissants). "Finalement, avoue Philippe Brignon, cela revient moins cher qu’une voiture de remplacement et ça ne réclame aucun travail supplémentaire. Les gens sont de plus très respectueux du matériel qu’on leur prête gratuitement".
Et ça roule ! Lorsqu’on leur propose un vélo pendant la durée de l’entretien de leur véhicule, les clients se montrent plutôt enthousiastes. "Certaines personnes téléphonent même pour s’assurer que le vélo de remplacement sera disponible. D’autres me demandent où nous les avons achetés, parce que ça leur avait redonné l’envie de faire du vélo." Il n’y a absolument aucun profil type : certains clients en profitent pour prendre un bol d’air sur les bords de Meuse, mais Philippe Brignon parle également de ces clients qui fourrent leur serviette dans la sacoche et enfourchent la bicyclette en direction du boulot, le pantalon rentré dans les chaussettes. "Aujourd’hui, les gens ne sont plus gênés de faire du vélo, ajoute-t-il, seuls les 20–25 ans se montrent plus sceptiques. Quand ils ont leur voiture depuis peu de temps, ils n’ont pas vraiment envie de la troquer contre un vélo."
Alexandre, client du garage Midas à Jambes, souligne, lui, ce qu’il nomme une très belle initiative. Pour des raisons tant écologiques qu’économiques, il utilise parfois le vélo comme mode de déplacement : le vélo de remplacement lui a tout de suite semblé une alternative réaliste. Son dernier entretien automobile a été l’occasion de tenter l’expérience : "plutôt que de rester une heure dans la salle d’attente, j’ai pris un vélo pour aller voir un fournisseur et faire quelques courses". En pratique, il se déclare satisfait du concept. Il partage cependant l’avis de nombreux Namurois : "ça manque de pistes cyclables. Du coup, on se fait beaucoup apostropher par les voitures". Ce qui ne l’empêchera toutefois pas de réitérer l’expérience une prochaine fois…
Un beau petit succès, donc, même s’il n’est pas vraiment possible d’en évaluer l’impact d’un point de vue commercial. "De toute façon, ça n’est pas véritablement le but de l’opération", affirme Philippe Brignon. Fin mai, lors du lancement des vélos, le garage de Jambes était le seul établissement en Wallonie à se lancer dans l’aventure : il a aujourd’hui fait des émules et envisage d’ores et déjà d’agrandir son parc vélo.