En novembre dernier, le bourgmestre d’Uccle faisait une sortie très remarquée en faisant détruire — sous l’œil des caméras — trois arceaux vélo récemment installés par Bruxelles Mobilité, au grand désarroi du GRACQ et des cyclistes locaux. Depuis lors, des bacs plantés ont remplacé les arceaux, et la saga uccloise s'est invitée sur les bancs du Parlement.  

►►► En soutien à la clientèle cyclistes et aux commerces locaux durant les soldes d'hiver, le GRACQ d'Uccle organisera un gardiennage de vélo pour les cyclistes le samedi 25 janvier 2025, afin de leur permettre d'effectuer leurs achats dans les commerces de Fort-Jaco en toute sérénité. Faites passer le mot !

L'enlèvement d’arceaux vélo par le bourgmestre d’Uccle a suscité colère et incompréhension auprès des cyclistes locaux : les réactions auprès du GRACQ d'Uccle ont été nombreuses, et les mails mécontents affluent aujourd'hui encore. Ces arceaux fraîchements installés par Bruxelles Mobilité sur une voirie régionale étaient destinés à sécuriser une zone de stationnement illégal. Pour des raisons de sécurité, le code de la route interdit en effet aux voitures de se stationner à moins de 5 mètres d’un passage piéton, et à moins de 20 mètres d’un carrefour géré par feux. Il s’agissait donc d’une opération gagnant-gagnant : sécuriser la traversée piétonne en neutralisant le stationnement illicite, tout en proposant du stationnement pour les cyclistes, dans un quartier commerçant qui manque cruellement d’infrastructures cyclables. 

Le bourgmestre avait alors justifié son geste par l’absence de concertation dont la région avait fait preuve vis-à-vis de la commune, et par la nécessité de soutenir le commerce local à Fort-Jaco dans un contexte difficile. La gêne occasionnée par les trottinettes partagées, qui débordent bien souvent de la zone qui leur est aussi dédiée, a également été mentionnée pour justifier l'arrachage des arceaux. 

Certains cyclistes ucclois n’ont pas manqué de créativité ni d'humour pour dénoncer le sciage des arceaux. Le GRACQ d’Uccle avait quant à lui rappelé au bourgmestre nouvellement réélu ses promesses de campagne (en amont des élections communales, celui-ci avait en effet exprimé son soutien à l'allocation de ressources accrues pour le développement des infrastructures cyclables et la promotion de l'usage du vélo à Uccle) et réitéré sa volonté de coopérer avec les autorités communales pour rendre le Fort-Jaco, et plus largement la commune, plus accueillants pour les cyclistes.

Début décembre, nouveau chapitre dans l’affaire des arceaux : invoquant l’urgence de sécuriser la traversée piétonne, le même bourgmestre fait installer des bacs plantés en lieu et place des arceaux régionaux. Comprenne qui pourra…

Pendant ce temps-là, au Parlement… 

L’affaire a entretemps fait débat jusque sur les bancs du Parlement bruxellois, où la charge a été menée conjointement par le Vlaams Belang, le PS et le MR. Y sont abordés, pêle-mêle : le budget consacré à des arceaux vélos "souvent inutilisés et vandalisés", l’absence de concertation avec la commune, avec les commerçants et avec les riverains, l’obligation de compenser les places de stationnement supprimées (alors qu’il s’agit dans le cas présent de stationnement illicite), le nombre d’accidents de piétons recensés sur cette chaussée (mais combien de blessés faut-il attendre avant de prendre des mesures de sécurité ?)… 

Plus de la moitié des trajets vers les commerces de Fort-Jaco sont effectués à pied et à vélo, et 1/3 en voiture, étude à l’appui. Ce qui correspond d’ailleurs aux tendances identifiées par l’expert Mathieu Chassignet. Un député pointe, au sujet de ces références, "des auteurs et des associations bien subventionnés - on sait par qui" et "tous étiquetés" : une affirmation pour le moins farfelue, quand on sait que l’étude a été réalisée par Hub.brussels (l’agence régionale bruxelloise pour l’entrepreneuriat) et que Mathieu Chassignet travaille en France. 

Revenant sur l’historique du placement des arceaux et sur les échanges préalables entre la commune et la région, la ministre de la Mobilité a confirmé qu’une procédure judiciaire avait été entamée par Bruxelles Mobilité, après une première demande restée sans suite de remettre en l’état la situation.

En savoir plus...

19467 personnes soutiennent déjà le mouvement cycliste

Je soutiens le GRACQ