On pourrait croire à une énième étude sur le thème “vélo et santé”, mais celle-ci n’est pourtant pas dénuée d’intérêt. À l’heure où de nombreuses voix s’élèvent en faveur d’un développement du vélo, l’Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS) a évalué concrètement l’impact sanitaire (individuel et global) de la pratique du vélo, en se basant sur plusieurs scénarios.

En 2008, la part modale du vélo en Île-de-France s’élevait à 2,1%. L’ORS a étudié les risques et les bénéfices “santé” en fonction de deux scénario réalistes d’accroissement de la pratique du vélo en Île-de-France: un doublement (4%) et un quadruplement (8%) de la part modale du vélo d’ici 2020, en tablant sur un report modal provenant essentiellement des utilisateurs des transports en commun. D’autres scénarios alternatifs ont également été envisagés (jusqu’à 50% des reports vers le vélo provenant des automobilistes et une part modale “vélo” atteignant 20%).

L’étude démontre notamment que :

  • Les bénéfices pour la santé en termes de mortalité sont largement supérieurs aux risques (accidentologie, exposition à la pollution…), essentiellement en raison de la pratique d’une activité physique. En tablant sur le scénario le plus pessimiste (4% de part modale), les bénéfices seraient vingt fois plus élevés que les risques, un chiffre qui augmente avec l’accroissement de la part modale ainsi qu’au fur et à mesure que l’on s’éloigne du coeur de l’agglomération.

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  • Les risques d’accidentologie supplémentaires peuvent être compensés par les accidents évités grâce à la diminution du volume de la circulation automobile.
  • L’impact sur la pollution de l’air ou sur le bruit semble assez faible, mais pourrait être plus conséquent si les pouvoirs publics développent certaines mesures censées favoriser la pratique du vélo, telles que la diminution des vitesses ou la réduction du volume de circulation en ville.
  • Les risques liés à l’accidentologie cycliste sont largement surestimés. Au contraire, ceux liés à l’exposition à la pollution atmosphérique, particulièrement élevée en Île-de-France, sont sous-estimés.

Cette étude plaide donc pour un développement du vélo (y compris le vélo à assistance électrique) qui s’accompagnerait de mesures destinées à réduire de manière conséquente la place et l’usage de la voiture. Elle met également l’accent sur la nécessité d’une coordination plus nette des différentes politiques publiques autour des questions de santé, de transports et de développement durable.

Florine Cuignet

Les bénéfices et les risques de la pratique du vélo en Île-de-France

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