En février 2014, “Offrez-vous un bout de piste” récoltait 7 720 € grâce à un appel à financement participatif, dépassant largement l’objectif initial de 5 500 €. But de l’opération ? Améliorer la sécurité des cyclistes à Bruxelles par la voie juridique. Rencontre avec Joost Vandenbroele, à l’initiative du projet renommé aujourd’hui “Vélodossier”.

Quel était l’objectif de l’appel à financement ?
L’idée était de collecter des fonds pour mener deux tâches : d’une part étudier avec des experts des pistes juridiques pour pouvoir imposer le “droit à des pistes cyclables sûres”. Et d’autre part, faire l’acquisition de matériel vidéo pour collecter des images susceptibles d’alimenter le dossier juridique.

interface velodossier.be

D’où t’est venue l’idée ?
De France ! En fait, ça s’est fait un peu par hasard. Un ami m’a envoyé un texte sur une action juridique menée à Valence il y a quelques années. Ils sont parvenus à imposer la création d’une piste cyclable grâce à une loi relative à la qualité de l’air. Ça m’a fait réfléchir. Je me suis informé auprès d’un avocat. Mais pour aller plus loin, il fallait des fonds et le projet de crowdfunding a été lancé.

Et visiblement, le succès a été au rendez-vous !
Oui, mais ça m’a aussi permis de rencontrer plein de gens ! Certains ont été intéressés par le projet et m’ont contacté pour proposer leur aide. C’est notamment grâce à ça qu’on vient de lancer velodossier.be.

Tu peux nous en dire plus ?
Velodossier.be, c’est un site internet qui permet de poster des photos ou des vidéos de situations dangereuses pour les cyclistes à Bruxelles. L’idée est de collecter un maximum de témoignages un peu partout sur la région bruxelloise, afin de donner du poids à notre dossier. Et ils sont transférés au bourgmestre de la commune concernée, ainsi qu’à l’échevin et au fonctionnaire “mobilité”. Et aussi au manager vélo régional. Pour ceux qui ne disposent pas du matériel, nous mettons à disposition une caméra GoPro et le matériel de fixation nécessaire.

Et côté juridique, ça avance ?
Là, on vient de lancer le site et on va déjà voir comment ça marche. Mais le travail juridique continue, même si c’est compliqué parce qu’on ne peut pas faire un simple “copier – coller” de ce qui s’est fait à Valence. Plusieurs pistes sont possibles. Il faut examiner les textes juridiques, voir si un recours contre un plan d’aménagement concret est envisageable, pour faire jurisprudence. Le problème, c’est aussi le mot “cyclable” : c’est très vague et il faudrait pouvoir définir précisément ce que ça recouvre. Mais un update juridique est prévu après l’été : nos contributeurs seront tenus au courant !

Florine Cuignet

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