Dès le 14 septembre 2020, et pour une période de deux mois, le bois de la Cambre fera l'objet d'un test de mobilité. En dépit des oppositions toujours d'actualité, le GRACQ se réjouit que le compromis mis en œuvre par la Ville de Bruxelles libère une majeure partie du bois du trafic routier. Des mesures complémentaires sont toutefois nécessaires afin de sécuriser les déplacements à vélo, là où la voiture reste présente.
Suite à sa fermeture au trafic motorisé durant le confinement, puis à sa réouverture partielle, le bois de la Cambre a fait l'objet d'interminables débats. En début d'été, notre association avait appuyé, au travers de cartes postales #reclaimthepark, une solution ambitieuse pour la rentrée de septembre. Le fort trafic de transit qui circule habituellement au sein du bois et l'insécurité routière qui en découle s'avèrent peu compatibles avec le plan "Good Move", qui consacre l'ensemble du bois comme axe structurant pour le vélo et canalise préférentiellement le trafic motorisé sur les axes latéraux.
Entre les défenseurs du statu quo et ceux qui rêvent d'un espace vert entièrement libéré de l'automobile, la Ville de Bruxelles a opté pour une solution de compromis : le bois sera entièrement réservé aux modes promeneurs, sportifs, piétons et cyclistes les dimanches. Du lundi au samedi par contre, le trafic motorisé sera autorisé sur l'avenue de Diane, organisée sur trois bandes de circulation entre l'avenue de la Belle Alliance et l'avenue Louise, et ce afin d'éviter un report de circulation trop massif sur la chaussée de Waterloo. Un accès limité à la boucle sud est également prévu pour le passage des bus et des véhicules de secours notamment.
Sécuriser les déplacements à vélo
Si le signal semble bel et bien positif, le GRACQ attire néanmoins l'attention sur la question de la sécurité, sur la portion du bois où le trafic motorisé est maintenu. Les pistes marquées actuelles n'offrent qu'une protection très limitée, quand elles ne mettent pas carrément les cyclistes en danger : ceux-ci se retrouvent régulièrement coincés entre le trottoir et les voitures stationnées qui débordent allègrement des emplacements de parking, à la merci d'une portière qui s'ouvre inopinément. Le GRACQ insiste donc plus spécifiquement pour :
- des aménagements confortables et sécurisés là où les personnes qui circulent à vélo côtoient les voitures ;
- des dispositifs physiques pour limiter la vitesse des véhicules dans le bois, ainsi que des contrôles fréquents ;
- la sécurisation des accès au bois, toujours dangereux pour les cyclistes et les piétons en dépit de la fermeture partielle du bois ;
- un balisage destiné à guider les cyclistes sur les itinéraires adaptés pour le vélo.
Dans un contexte "mobilité" encore fort marqué par le COVID, il est compliqué de prédire comment évoluera la situation sur deux mois. La Ville compte objectiver la situation grâce à des comptages, au sein du bois et dans les quartiers environnants.