Conçu au 19e siècle comme un espace de promenade et de détente, le bois de la Cambre présente aujourd'hui un visage bien différent. Ce poumon vert bruxellois subit les effets néfastes d'un trafic motorisé dense (insécurité routière, pollution...). La fermeture du bois au trafic motorisé durant le confinement a réjoui de nombreux Bruxellois·es. Sa réouverture partielle au trafic, pour absorber un flux de circulation automobile revenant progressivement aux niveaux d'avant-crise, sonne comme un bien mauvais signal.
La forte pression des communes du sud et de la périphérie bruxelloise (Uccle, Rhode-St-Genèse) aura eu raison de l'ouverture complète du parc au grand public. Le 28 mai dernier, les autorités bruxelloises annonçaient une réouverture partielle du bois au trafic motorisé (sur la boucle nord), en attendant une solution concertée pour le mois de septembre. Un très mauvais signal, à l'heure où de nombreux citoyens expriment leur souhait de vivre leur ville autrement.
"Oui" à une ouverture estivale complète au public
Du fait de la diminution des déplacements en juillet et août, rien ne justifie de conserver le trafic motorisé à l'intérieur du bois durant la période estivale. De nombreux citoyen·ne·s ne partiront pas en vacances cet été : disposer d'espaces verts pour la détente et la pratique sportive sera d'autant plus nécessaire.
Des solutions ambitieuses pour septembre
Les mois d’été doivent être mis à profit pour proposer des solutions ambitieuses conciliant les fonctions de détente, de sport et de déplacements actifs tout en prenant en compte le besoin d’assurer une circulation fluide et une offre de transport public adéquate autour de ce poumon vert bruxellois.
L'exemple de Central Park à New York, interdit aux voitures depuis 2018 sans que le chaos redouté se soit matérialisé, devrait en outre encourager nos élu·e·s à faire preuve d'ambition.
Favoriser les déplacements à pied et à vélo nécessite également de considérer le bois de la Cambre dans une perspective plus large. Les mesures devront également prendre en compte :
- l'aménagement de traversées est-ouest pour réduire l'effet de "barrière urbaine" du bois ;
- la sécurisation de l'ensemble des carrefours, parfois dangereux, qui constituent les portes d'accès au bois ;
- le renforcement de l'axe vélo structurant Drève de Lorraine/Bois de la Cambre/Avenue Louise en facilitant la traversée à vélo de la Forêt de Soigne, afin d'encourager l'usage du vélo auprès des navetteurs venant de la périphérie.
#reclaimthepark : je soutiens !