L’échevine de la Mobilité de Bruxelles-Ville a annoncé aujourd’hui la création de 7 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires dans le nord de la commune pour 2018. Des chiffres qui assurent le côté comm' mais qui peinent à cacher l'absence complète de vision et d'ambition en matière de mobilité "vélo", comme le traduisent les réalisations actuelles sur le terrain.
Une politique vélo ne s'improvise pas mais se construit. Malheureusement, la Ville de Bruxelles ne dispose toujours pas d'un "plan vélo". Et ce n'est pas sans conséquence sur les aménagements cyclables : pistes cyclables sans continuité, trop étroites, mal conçues... Le GRACQ et le Fietsersbond réclament davantage d’ambition et la mise en œuvre d’itinéraires cohérents et sécurisants pour les cyclistes.
Car derrière les chiffres de kilomètres de pistes cyclables annoncés par l'échevine, se cache une réalité pas toujours très reluisante. En janvier dernier, le GRACQ et le Fietsersbond avaient profité d’une visite de terrain à Laeken pour présenter à l’échevine de la Mobilité certains points problématiques, comme le récent aménagement sur la drève Sainte-Anne. "Sous prétexte de sécuriser les cyclistes, on les envoie sur le trottoir. La Ville a fait le choix de ne pas toucher à la voirie ni au stationnement, et a préféré amputer le trottoir afin d’y installer, d'un seul côté, une piste cyclable étroite et mal conçue. On le remarque clairement au niveau de l’arrêt de bus : les piétons sont obligés de circuler sur la piste... qui s’interrompt brusquement, sans même prendre la peine de réinsérer le cycliste sur la chaussée".
Autre exemple le long de la Chaussée Romaine, à Laeken également. Sur quelques centaines de mètres, la piste cyclable marquée a été convertie en piste cyclable séparée de la chaussée… au détriment encore une fois des piétons, censés circuler comme le montre la photo ci-dessous, là où se dresse une forêt de panneaux routiers ! Si la Ville n’a pas trouvé l’espace suffisant pour réaliser un trottoir digne de ce nom, elle en a par contre trouvé pour ajouter, à cet endroit, des emplacements de parking.
Deux exemples qui sont loin d'être isolés, et qui traduisent la nécessité de construire, en concertation avec les usagers, une politique vélo digne de ce nom.