Deux tiers des Bruxellois·es pensent que le gouvernement régional doit prendre des mesures pour limiter la taille et le poids des véhicules. C’est ce qui résulte d’un sondage commandité par The Shifters Belgium. En campagne électorale, quelles sont les intentions des partis ?
En 20 ans, la masse moyenne des voitures en Belgique a augmenté de près de +30%, leur puissance moyenne de +60% et la hauteur du capot a gagné +10 cm (de 73 à 83 cm).1 Avec des conséquences indéniables sur la sécurité routière, la santé, l’environnement ou encore la qualité de l’espace public.
Selon le sondage commandité par l’association The Shifters Belgium, une très large majorité des Bruxellois·es sont conscient·es des impacts de cette évolution du parc automobile. 53% des sondés estiment même que la taille et le poids moyens des véhicules qui circulent quotidiennement à Bruxelles sont déjà inadaptés à la ville.
66% des sondés se déclarent tout à fait ou plutôt d’accord avec l’affirmation suivante : "Il est de la responsabilité du gouvernement de la Région bruxelloise de mettre en place des mesures pour faire diminuer le poids des voitures".
Quelles mesures ?
Parmi les Bruxellois·es qui soutiennent la mise en place de mesures par le gouvernement régional :
- 75% se déclarent favorables à une limitation des possibilités de rouler dans le centre-ville
- 72% se déclarent favorables à une interdiction progressive des véhicules plus lourds
- 72% se déclarent favorables à des tarifs de stationnement plus élevés pour les véhicules plus imposants
- 70% se déclarent favorables à une majoration de la fiscalité pour les véhicules les plus lourds (taxe de mise en circulation / taxe de circulation)
Les intentions des partis
Quelles sont les intentions des principaux partis francophones vis-à-vis de la croissance du parc automobile ? C’est la question qui leur a été posée lors du débat politique organisé par le GRACQ, Fietsersbond, Walk et Heroes for Zero le 22 mai dernier.
Pour Ecolo, le problème doit être réglé via la fiscalité automobile. La taxe kilométrique intelligente projetée à Bruxelles pourrait être modulée en fonction de ce critère. C’est aussi la piste de la taxe kilométrique intelligente qui est préconisée par le PS (conditionnée à des correctifs sociaux) et par DéFI (pour qui la taxe kilométrique intelligente ne peut s’envisager qu’à l’échelon national). Les Engagés envisagent eux aussi dans leur programme de réformer la fiscalité automobile pour encourager l’achat de véhicules plus légers et raisonnablement puissants.
Le PTB reconnaît le problème et la nécessité de prendre des mesures politiques pour décourager l’usage de véhicules volumineux en ville. Toutefois, le parti se montre opposé à toute augmentation des taxes automobiles, ainsi qu’à la mise en œuvre d’une taxe kilométrique intelligente.
Le MR a refusé de répondre à la question, laissant clairement entendre que le parti n’avait nullement l’intention de légiférer sur cette question.
Le problème n’est pas isolé : d’autres villes, par exemple Paris et Lyon, prennent des mesures pour inverser la tendance. On peut espérer que les résultats de ce sondage encourageront la future majorité à prendre des mesures pour faire évoluer le parc automobile vers des véhicules moins lourds et moins volumineux, en s’inspirant d’initiatives déjà mises en œuvre à l’étranger.
Florine CUIGNET
En savoir plus...
► Parc automobile en surpoids, quelles solutions ?