Une centaine de médecins tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme : les Bruxellois sont soumis à des taux de polluants bien trop élevés, avec des répercussions graves sur leur santé. Un discours qui devrait inciter nos gouvernements à prendre des mesures plus ambitieuses pour combattre la mauvaise qualité de l’air, notamment en matière de mobilité.

Combien d’études, combien d’alertes faudra-t-il encore pour que nos responsables politiques se décident à travailler ensemble pour assurer à tous, et à nos enfants plus particulièrement, un air sain ? Le cri d’alarme lancé aujourd’hui encore par une centaine de professionnels de la santé s’ajoute aux nombreuses actions citoyennes réclamant des mesures ambitieuses pour améliorer rapidement la qualité de l’air dans la capitale européenne. 

Modifier les habitudes de mobilité est l’un des éléments clés pour réduire la pollution à Bruxelles. De plus en plus de villes en Europe misent sur le vélo : rapide, non polluant, peu coûteux, peu gourmand en espace, sain… Un outil de mobilité idéal à l’échelle urbaine. Pourtant, l’omniprésence de la voiture à Bruxelles reste le principal frein à l’utilisation du vélo, ainsi que l’a démontré le thermomètre cycliste 2017 : trafic trop dense, mauvaise qualité de l’air, manque de place, sentiment d’insécurité…

Thermomètre cycliste en région bruxelloise - 2017

Pot d'échappement

La Région bruxelloise n’est certes pas seul maître à bord : améliorer la qualité de l’air nécessite une collaboration interrégionale, mais également avec le niveau fédéral et européen. Mais elle dispose néanmoins de leviers importants. Si le gouvernement a entrepris quelques pas dans la bonne direction - comme les infrastructures cyclables le long de la petite ceinture ou encore l’instauration d’une zone de basses émissions à partir de 2018 -  on est encore loin d’une véritable politique volontariste et coordonnée

Une politique des demi-mesures

Le projet de réaménagement de l’avenue du Port, actuellement à l’enquête publique, illustre encore la politique des demi-mesures en vigueur à Bruxelles. Les précédents plans régionaux ont été remaniés : dans la nouvelle mouture du projet, les pistes cyclables ont été réduites, le trottoir a été rétréci, la bande bus a été supprimée, du parking a été ajouté entre les arbres, et la voiture dispose désormais de plus d’espace en voirie. Ce n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres : tant que l’on considérera la voiture comme le point de départ de toute politique de mobilité, on peut difficilement initier un véritable "modal shift" à l’échelle régionale.

Il est plus que temps que nos responsables politiques entendent ces appels lancés par les professionnels et par les citoyens, et cessent de négocier avec notre santé. 

Florine Cuignet

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