À mi-législature, l’heure est au bilan ! Le GRACQ et le Fietsersbond publient leur évaluation des politiques cyclistes aux niveaux régional (Bruxelles, Wallonie, Flandre) et fédéral. Celle-ci se base sur une grande enquête menée auprès de quelque 7.000 cyclistes et non-cyclistes dont les résultats ont été dévoilés en primeur ce mardi 21 février.
Les obstacles
C’est majoritairement le manque d’infrastructures adaptées qui décourage le Belge d’utiliser son vélo, un problème souligné par 90% des non-cyclistes. Cela explique aussi largement le sentiment d’insécurité mentionné par 69% d’entre eux. La météo est également pointée du doigt (87%), mais davantage comme un problème facilement surmontable.
Ce que pensent les cyclistes...
- Au niveau fédéral, à peine 10% des cyclistes estiment que la fiscalité encourage suffisamment l’utilisation du vélo. Et seulement 1 cycliste sur 4 estime que le code de la route actuel est adapté à la pratique du vélo.
- À Bruxelles plus qu’ailleurs, la qualité de l’air est pointée du doigt : seuls 9% la jugent satisfaisante. Un constat à mettre en lien direct avec le trafic automobile, puisque 90% des répondants estiment que celui-ci est trop dense et 3 cyclistes sur 4 considèrent ne pas disposer d’un espace suffisant à vélo.
- En Wallonie, le sentiment d’insécurité est partagé par plus de 3 cyclistes sur 4. Les cyclistes jugent les infrastructures insatisfaisantes : manque d’espace (74%), manque de confort (82%) et manque de stationnement sécurisé (67%) sont mis en évidence.
- Enfin, en Flandre, les cyclistes soulignent la difficulté de rouler à vélo avec des enfants. Ils apprécient par contre les efforts déployés par les entreprises pour encourager les travailleurs à vélo.
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La politique cycliste peut clairement mieux faire !
Parmi les recommandations des associations cyclistes :
- À niveau fédéral : un gros travail doit être accompli au niveau de la fiscalité. L’avantage fiscal systématique accordé aux voitures de société doit être supprimé, et l’indemnisation pour déplacements domicile-travail à vélo doit devenir obligatoire. D’autre part, une réforme complète du code de la route est nécessaire afin d’assurer une réelle prise en compte des cyclistes.
- Au niveau bruxellois : il est urgent de réduire drastiquement la pression automobile, pour plus de sécurité mais aussi pour garantir une meilleure qualité de l’air. Diverses mesures doivent être envisagées : réforme de la taxe automobile, redistribution de l’espace public en faveur des modes actifs, construction de pistes cyclables séparées le long des grands axes régionaux.
- Au niveau wallon : l’infrastructure cyclable doit être développée (notamment en équipant les routes régionales de pistes cyclables sécurisées) et les mesures du code favorables au cyclistes systématiquement appliquées (sens uniques limité, rues cyclables, cédez-le-passage au feu). Pour lutter contre le vol, le règlement régional d’urbanisme devrait prévoir la construction d’un parking vélo dans tout nouvel immeuble.
- Au niveau flamand : des efforts budgétaires s’avèrent nécessaires pour répondre à la demande d’amélioration des infrastructures cyclables. Il est également nécessaire de simplifier la règlementation relative à la construction de nouvelles infrastructures, et tout particulièrement en ce qui concerne les voies cyclables express (qui doivent actuellement se conformer à d’autres règlementations : gestion des cours d’eau, nature, patrimoine).
L’Union européenne a également un rôle à jouer, notamment en imposant des normes pour des véhicules plus sûrs. À cet égard, l’obligation du dispositif ISA (Intelligent Speed Adaptation) sur les véhicules permettrait de réduire le nombre de victimes de la route.