En ce début de semaine, la saga de l’avenue de Tervueren atteint un degré record d’absurdité. À l’initiative du bourgmestre d’Etterbeek, des marquages cyclistes ont débuté sur les latérales de l’avenue... des plans qui n’ont fait l’objet d’aucune concertation, et qui ne répondent a priori pas aux demandes répétées des cyclistes. Un sabotage pur et simple, du point de vue du GRACQ comme du Fietsersbond.

L’avenue de Tervueren et son absence d’aménagements cyclables font régulièrement les titres des journaux... au grand dam des cyclistes, en attente d’aménagements cyclables sûrs et confortables sur cet axe depuis de longues années. La concertation avance pourtant, à pas de fourmis. Ou plutôt, elle avançait. Car à quelques encablures des travaux prévus par la Région, le bourgmestre d’Etterbeek a décidé soudainement que la situation était devenue intenable pour les cyclistes et a fait réaliser, via une ordonnance de police, des marquages… On voudrait saboter la concertation qu’on ne s’y prendrait pas autrement. 

Une consternation totale

Pour le GRACQ d’Etterbeek, c’est la consternation totale. Au-delà des aspects juridiques d’une telle décision, le projet n’a fait l’objet d’aucune discussion, en dépit du dialogue régulier entre le groupe de cyclistes et la nouvelle échevine de la Mobilité d’Etterbeek. C’est donc en toute opacité que ces aménagements ont été réalisés : un comble, selon le GRACQ, qui rappelle que la participation citoyenne fait partie des compétences de monsieur De Wolf.

À l’heure actuelle, le GRACQ et le Fietsersbond ne disposent d’aucune information concrète sur le projet de la commune, qui fait à nouveau l'objet de discussions avec le niveau régional. Mais la réalisation de pistes unidirectionnelles démontre déjà que les demandes des cyclistes n’ont pas été entendues : ceux-ci se sont exprimés régulièrement en faveur d'un aménagement bidirectionnel dans la latérale sud de l'avenue (en direction de Montgomery).  Cela traduit en outre, de la part du bourgmestre, une réelle méconnaissance des besoins des cyclistes : en raison de la barrière que représente l’avenue de Tervueren, véritable autoroute urbaine, de nombreux cyclistes empruntent déjà, à l’heure actuelle et en toute illégalité, ce tronçon à contresens. Les associations d'usagers cyclistes s'inquiètent aussi du changement de sens de circulation sur la latérale nord : une modification qui pose de réelles questions de sécurité routière, dans la configuration proposée.  

Point positif toutefois : la suppression d'emplacements de stationnement, nécessaire à l'instauration des aménagements souhaités, ne semble plus constituer un problème insurmontable du côté du bourgmestre.

Le GRACQ et le Fietsersbond réitèrent donc leur demande d’un aménagement dans la cohérence du reste du tracé (sécurisé et bidirectionnel dans la latérale sud), et insiste pour que le projet fasse l’objet de discussions avant toute mise en œuvre avec les principaux bénéficiaires : les cyclistes eux-mêmes. 

Florine Cuignet

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