Les cyclistes étaient présents en nombre le 29 mars dernier pour soutenir le projet d’aménagement cyclable régional sur l’avenue de Tervueren. En dépit de la forte mobilisation, la partie reste loin d’être gagnée !

L’avenue de Tervueren, c’est 58 mètres de largeur, dont la majeure partie est accaparée par le trafic automobile (8 bandes de circulation et 3 bandes de stationnement) ! C’est aussi l’un des points de passage les plus fréquentés par les cyclistes en région bruxelloise1.

Sur cet axe régional, qui fait partie intégrante du réseau RER-vélo, subsiste pourtant un tronçon d'un kilomètre dépourvu de tout aménagement cyclable.

Les cyclistes réclament depuis longtemps déjà la sécurisation de ce "chaînon manquant" entre la rue des Aduatiques (Etterbeek) et le square Léopold II (Woluwe-Saint-Pierre). Un projet régional de piste cyclable, concerté avec les associations d’usagers cyclistes, est sur la table.

Mais le projet divise au sein de la majorité etterbeekoise. Si Ecolo-Groen s’est rallié au projet de sécurisation des cyclistes à court terme proposé par la Région, le reste du Collège maintient son veto : le projet serait précipité à l’approche des élections (la commune en est pourtant informée depuis une année au moins) et trop dangereux sur "une contre-allée empruntée par un grand nombre de véhicules roulant à vive allure". Dans sa communication officielle, le collège n’aborde pas la question qui fâche : la suppression d’emplacements de parking nécessaire à la création d’un aménagement sécurisé. 

Le Collège a décidé de mandater un bureau d’étude pour réaliser un audit "sécurité routière" du projet. De quoi postposer toute décision au-delà de l'échéance électorale du 26 mai. En attendant, les cyclistes sont toujours contraints d’emprunter quotidiennement cette "contre-allée empruntée par un grand nombre de véhicules roulant à vive allure". 

Le GRACQ espère que les crispations de fin de législatures laisseront place à une réelle concertation, afin de concrétiser une solution répondant à deux besoins fondamentaux exprimés par les cyclistes : 

  • une piste bidirectionnelle séparée du trafic, afin d’assurer la continuité du tracé en cohérence avec les aménagements existants de part et d’autre du tronçon ;
  • une solution envisageable à court terme, pour sécuriser les déplacements à vélo sans attendre un réaménagement complet de l’avenue. 

1. 1090 cyclistes à l'heure de pointe à Mérode (septembre 2018) selon l'Observatoire du vélo. 

Florine Cuignet

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