Le vélo contribue à l'effort de diminution des gaz à effet de serre. Si le monde entier adoptait le niveau de pratique du vélo des Danois c'est l'émission annuelle du Royaume-Uni en CO2 (414 millions tonnes) qui serait épargnée. Le vélo pourrait aussi, à lui seul, réduire de 10% les émissions dues aux transports urbains dans le monde d'ici 2050. Pour autant que de vraies politiques favorables à la mobilité alternative soient développées par les autorités publiques, en Belgique et ailleurs.
Selon une étude commanditée par la Fédération européenne des cyclistes (ECF), le vélo pourrait assurer 23% des déplacements en agglomération dans le monde en 2050 (contre 7% actuellement).
La moitié des déplacements urbains sont inférieurs à 10 km : une distance que des vélos classiques ou électriques peuvent assumer sans problème.
Cette augmentation de la part modale du vélo doperait les économies de CO2 obtenues en travaillant seulement sur la marche, les transports en commun et le co-voiturage.
Une autre étude menée par 20 chercheurs internationaux en 20201 rapporte elle que :
- Les déplacements en voiture génèrent 70 % des émissions de CO2 du cycle de vie liées à la mobilité quotidienne, contre 1 % pour le vélo ;
- Faire un trajet en voiture de moins et un trajet en vélo de plus par jour permettrait de réduire de 67 % les émissions de CO2 liées aux transports ;
Les émissions de CO2 liées aux déplacements quotidiens des cyclistes sont inférieures de 84 % à celles de ceux qui ne font pas de vélo.
Une étude scientifique danoise de 20222 va encore plus loin :
"Si chacun se déplaçait à vélo en moyenne 1,6 km par jour, soit la distance moyenne quotidienne des Danois, le monde réduirait les émissions de CO2 de quelque 414 millions de tonnes par an, soit l'équivalent des émissions annuelles de la Grande-Bretagne.
Avec 2,6 km de trajets effectués à vélo par jour, comme aux Pays-Bas, on pourrait réduire les émissions de 686 millions de tonnes par an. Sans compter les bénéfices pour la santé et pour l'amélioration de la qualité de l'air."
Comparatif des émissions
On considère généralement que le vélo n'émet pas de CO2 et que la voiture émet ce qui est renseigné officiellement par son constructeur. Ces deux affirmations sont néanmoins erronées. Un vélo émet du CO2 lors de sa fabrication, pour ses pièces de rechange, et par le "carburant" (nourriture) brûlé par le cycliste. Néanmoins, comme cela a été calculé en 2012 par l'ECF, ces émissions restent modestes : 21 g/km tout au plus.
De même, une voiture consomme du CO2 lors de sa fabrication (quelques tonnes de matériaux !), pour les pièces de rechange, pour produire son carburant (avant même de le brûler), pour ses batteries (éventuelles), son recyclage, etc. Et beaucoup plus en milieu urbain que ce qui est annoncé par son constructeur. En moyenne, ces émissions tournent autour de 250 g/km quand on tient compte du cycle de vie complet du véhicule.
La comparaison ci-dessus reste donc largement en faveur des déplacements à vélo, d'autant plus que le CO2 du vélo n'est que très peu libéré directement dans le milieu urbain où il circule, au contraire de la voiture.
Tout comme les autres associations cyclistes, nous regrettons que le vélo soit peu présent dans les débats sur le climat, et que les stratégies en mobilité soient principalement axées sur l'électrification du parc automobile pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles...
Luc Goffinet
1. Cyclists have 84% lower daily CO2 lifecycle travel emissions than non-cyclists, new study finds (ECF, 2020)
2. Historical patterns and sustainability implications of worldwide bicycle ownership and use, COMMUNICATIONS EARTH & ENVIRONMENT | (2022) 3:171