"Prendre en compte systématiquement le vélo dans tous les chantiers sur les routes régionales wallonnes", c'est la volonté affichée du gouvernement wallon. Mais est-ce d'application sur le terrain ? Pour le déterminer, le GRACQ est allé observer la prise en compte du vélo sur 25 chantiers routiers menés en 2015 par la Wallonie ! 

Première constatation : le vélo a été pris en compte sur 18 chantiers observés (soit dans 72% des cas). C’est une amélioration notable par rapport aux pratiques du passé, même si on est encore loin d’une prise en compte automatique et systématique du vélo sur tous les chantiers.

Par contre, aucun aménagement cyclable n'a été réalisé pour sept d’entre eux, soit 28% des chantiers visités. La bonne volonté du gouvernement wallon n’est donc pas encore une réalité pour tous ses chantiers régionaux… surtout en zone rurale.

Améliorations constatées

Au niveau des infrastructures cyclistes, nous avons relevé pour 17 des 18 chantiers où le vélo a été pris en compte un progrès du type :

  • passage de rien à une bande cyclable suggérée (BCS)
  • passage d’une bande suggérée (BCS) à une piste cyclable marquée (PCM)
  • passage d’une piste marquée (PCM) à une piste cyclable séparée (PCS)
  • pose d’un meilleur revêtement pour la piste cyclable

C’est un résultat positif, ce dont nous nous réjouissons. Néanmoins l’aménagement idéal sur une route régionale, qui comporte à la fois un trafic important et des vitesses élevées, est une piste cyclable clairement séparée ! Ce qui n’est le cas que dans 4 chantiers sur 25 au total.

On est donc loin encore des recommandations internationales pour les aménagements cyclables sur les voiries rapides de transit, couramment appliquées dans le nord de l’Europe mais très peu en Wallonie... Même si la situation s’améliore un peu globalement.

Améliorations attendues

Les efforts sont donc malgré tout insuffisants pour hisser les aménagements cyclables wallons au niveau de ceux que l’on trouve en Europe du nord (Flandre, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Danemark, Suède…).

En cause principalement :

  • la non séparation du trafic motorisé (important et rapide sur les axes régionaux !)
  • l’entretien trop rare voire inexistant des espaces cyclables
  • le revêtement des pistes cyclables, souvent "oublié" lors des réfections de voirie

Le GRACQ demande donc au gouvernement wallon de passer en 2016 à la vitesse supérieure en matière de respect de ses intentions : d'une part par la prise en compte systématique du vélo lors de chantiers, d'autre part par la réalisation d'aménagements réellement sécurisants pour les cyclistes sur ces axes à forte fréquentation, c'est-à-dire des pistes cyclables clairement séparées du trafic. 

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