Un rapport du "Fietsberaad Vlaanderen" synthétise cinq mesures clés pour améliorer la sécurité des cyclistes. Ces mesures sont étayées par des études scientifiques et des études de cas en Flandre et à l'étranger. Elles sont également évaluées en termes de coût et d'acceptabilité sociale, pour aider les décideurs à faire les meilleurs choix !
Le rapport "Vijf maatregelen voor veilig fietsverkeer" du Fietsberaad présente cinq mesures clés pour améliorer la sécurité des cyclistes. Celle-ci ne constitueront pas une surprise pour les experts en sécurité routière. C'est surtout l'éclairage qui est donné sur l'acceptation de ces mesures par la population (via un sondage), et leur coût (variable), qui fournit une grille multi-critères précieuse pour aider les décideurs à choisir les meilleures options.
1. Réduction de la vitesse de 50 à 30 km/h en agglomération
La réduction de la vitesse maximale autorisée de 50 à 30 km/h dans les zones urbaines est une des mesures les plus efficaces qui soit pour améliorer la sécurité en agglomération. Les études y montrent une diminution significative des accidents mortels et des blessés graves.
Avec une réduction moyenne de 26 % des accidents lorsque des mesures infrastructurelles accompagnent cette réduction de vitesse. Sans ces mesures, la réduction, déjà appréciable, est d'environ 15 %.
Les coûts varient eux de 6.000 € / km (panneaux, marquages) à 500.000 € / km (infrastructure).
2. Mise en place d'un plan de circulation
Les plans de circulation visent à réduire le trafic de transit dans les quartiers et à améliorer la sécurité (et la qualité de vie) de tous dans ceux-ci. Les études montrent une diminution moyenne de 23 % des accidents mortels et de 17 % des blessés dans les zones apaisées.
Les coûts de mise en place dépendent de la taille de ces zones et des mesures spécifiques de limitation du trafic mises en place, mais peuvent être estimés à minimum 100.000 € par quartier, pour une mise en œuvre progressive.
3. Réduction de 70 à 50 km/h sur les routes sans pistes cyclables séparées
La réduction de la vitesse de 70 à 50 km/h sur les routes sans pistes cyclables séparées hors agglomération est une mesure efficace pour réduire les accidents graves (à fortiori dans une Wallonie à 90 km/h). Les études montrent une diminution de 26 % des accidents avec blessés et de 33 % des accidents mortels.
Les coûts sont, quant à eux, estimés à 6.000 € par km pour l'installation de panneaux de signalisation et de marquages routier.
4. Des carrefours à feux "sans conflits"
Les feux de circulation sans conflit sont conçus pour éviter les interactions dangereuses entre les différents usagers d'un carrefour. Les études montrent une réduction moyenne de 32 % des accidents à ceux équipés. Les coûts pour la mise en place de tels feux sont estimés à environ 200.000 € par intersection.
5. Construction de pistes cyclables séparées
La construction de pistes cyclables séparées est une mesure très coûteuse, mais elle est aussi la plus efficace pour améliorer la sécurité des cyclistes (là où il y a du trafic). Les études montrent une réduction moyenne de 55 % des cyclistes accidentés sur ces tronçons.
Les coûts sont estimés à environ 1 million € par km (pour un tronçon de route avec des pistes cyclables des deux côtés). Donc 500.000 €/km pour une bidirectionnelle d'un seul côté. C'est aussi la mesure la plus socialement acceptée (en Flandre), tant qu'elle n'implique pas une perte d'espace trop importante pour les véhicules motorisés....
Conclusions
Les cinq mesures présentées dans le rapport montrent toutes des résultats positifs significatifs en termes de sécurité des cyclistes. Du côté de leurs coûts, on observe des variations énormes. Certaines solutions, comme les pistes cyclables séparées, ne sont donc pas généralisables (ni souhaitables d'ailleurs) partout, et encore moins disponibles à court terme.
Par contre, d'autres mesures sont tout aussi efficaces, plus rapides à mettre en oeuvre et coûtent... moins cher ! Mais elles sont souvent aussi beaucoup moins... populaires. Sauf auprès des personnes qui utilisent un vélo (au moins de temps en temps) et les résidents des zones urbaines. Attention toutefois aussi à la grande variabilité de l'acceptabilité sociale, variable d'une région à l'autre, et pendant/après les travaux.
Voici la synthèse des ratios coût/efficacité et acceptation/efficacité des mesures. L'efficacité d'une mesure est exprimée en réduction en % du nombre de cyclistes décédés/blessés :
L'équation des décideurs pour sécuriser les cyclistes reste donc compliquée, car on ne trouve que rarement des mesures efficaces, bon marché et populaires en même temps. Mais si leur volonté de privilégier la sécurité des usagers vulnérables est bien ancrée, le Fietsberaad leur propose ici une grille de solutions qui peut aider à justifier certains choix.