Comment se déplace la clientèle des commerces bruxellois ? Majoritairement à pied et à vélo (48%), selon une étude toute récente de hub.brussels, l’agence bruxelloise pour l’entrepreneuriat. Viennent ensuite les transports publics (43%) puis finalement la voiture (17%)[1]. Mais ces chiffres agrégés à l’échelle régionale cachent pourtant des réalités différentes.

Hub.brussels s’est penché sur la mobilité de 123 noyaux commerciaux bruxellois, ce qui représente 65% des commerces en région bruxelloise. Les commerces constituent en effet un générateur important de déplacements dont il faut pouvoir tenir compte. Ainsi, "faire ses courses" représente le second motif de déplacement en lien avec la région bruxelloise, et le premier motif durant le week-end. Depuis le COVID et l’avènement du télétravail, c’est également le motif principal de déplacement des Bruxellois·es[2]

"Sur l’ensemble des quartiers sondés, la marche ou le vélo représentent près de la moitié des moyens de déplacements déclarés par les personnes ayant répondu à l’enquête pour venir dans les quartiers (48%). Viennent ensuite l’utilisation des transports publics (43 %) et, finalement, de la voiture (17%) [1]."

Zone à trafic limité - chaussée d'Ixelles

L'agence pointe toutefois de fortes disparités entre les différents noyaux : 

  • les noyaux à fort rayonnement (Rue Neuve, Porte de Namur, rue de Brabant, etc.) attirent un public venant de tout le pays, et donc qui réalisent des déplacements plus longs. On observe un équilibre entre les personnes qui viennent en voiture et celles qui viennent en transports en commun.  
  • les noyaux à rayonnement communal ou régional (Saint-Guidon à Anderlecht, Centre de Molenbeek, etc.) : les modes actifs et les transports en commun dominent en première couronne, les modes actifs et la voiture sont davantage représentés dans les noyaux les plus périphériques ;
  • les petits noyaux où, en se déplaçant du centre vers la périphérie, on passe d’une situation où les modes actifs sont dominants, à une situation où l’automobile est prépondérante.

Pour compléter ces observations, l’étude se penche également sur l’offre de stationnement automobile en voirie et hors voirie, ainsi que sur l’accessibilité des noyaux commerciaux en transports publics. On remarquera que l’étude se contente d’agréger marche et vélo en "modes actifs", et ne s’attarde pas sur l’accessibilité des noyaux commerciaux à vélo. 

La logistique des commerces

À côté des déplacements de la clientèle, la logistique des commerces implique également un nombre important de déplacements dont il faut pouvoir tenir compte dans les politiques de mobilité. Le commerce de détail génèrerait environ un tiers des trajets routiers de marchandises à Bruxelles. 

Mais là encore, les caractéristiques des livraisons sont très différentes en fonction du profil des commerces : fréquence de livraison, moments de livraison, recours à des poids lourds ou à des camionnettes, zones logistiques propres ou zones de livraison en voirie… Une réalité multiple qui doit servir de point de départ à la réflexion, selon hub.brussels, particulièrement en ce qui concerne les indépendants, dont la capacité d’adaptation est plus faible.  

Florine CUIGNET

[1] Les répondants ont la possibilité de donner plusieurs réponses, ce qui explique un pourcentage total supérieur à 100 %
[2] Enquête sur le comportement de déplacement (OVG 6), 2023.

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