À partir de cet été, les tunnels de l’avenue Louise à Bruxelles passeront à une bande de circulation dans chaque sens, dans le cadre de travaux de rénovation. Le GRACQ d'Ixelles et le GRACQ de Bruxelles-Ville, aux côtés du Fietsersbond, s’inquiètent auprès des élu·e·s de l’impact de cette fermeture partielle sur la sécurité des cyclistes en surface.
Dès cet été, les tunnels de l'avenue Louise passeront à une bande de trafic dans chaque sens. Avec, potentiellement, des conséquences négatives sur le trafic en surface, ce dont s'inquiètent les sections GRACQ d’Ixelles et de Bruxelles-Ville ainsi que le Fietsersbond. C'est en ce sens qu'un courrier a été adressé ce mercredi 7 juin 2023 aux élu·e·s en charge du dossier, à savoir :
- la Ministre bruxelloise de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière, Elke Van den Brandt ;
- le Bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close ;
- le Bourgmestre d’Ixelles, Christos Doulkeridis ;
- l’Echevin de la Mobilité de Bruxelles, Bart Dhondt ;
- l’Echevin de la mobilité d’Ixelles, Yves Rouyet.
Dans leur courrier, les deux sections locales soulignent l’importance de l’avenue Louise en tant qu'axe cyclable – au niveau régional et interrégional. Elles rappellent que "la sécurité des usagers de la route, dans et au-dessus des tunnels, est primordiale. Les travaux de consolidation et de mise en sécurité des tunnels, trop longtemps reportés, sont urgents et importants. Cependant, ils ne doivent pas s’effectuer aux dépens de la sécurité routière des modes actifs, à court et à long terme."
Une zone cyclable peu sécurisante
À court terme, le report de la circulation dû à la fermeture partielle des tunnels sur les voies latérales risque de dégrader les conditions de sécurité sur ces latérales, pour les cyclistes et les piétons. Actuellement, plusieurs segments des voies latérales sont définis en "zones cyclables" : la vitesse y est limitée à 30 km/h, les cyclistes peuvent utiliser toute la largeur de la bande de circulation et les véhicules à moteur y ont l’interdiction de dépasser les cyclistes. Néanmoins, la pratique est tout autre. La circulation importante qui transite sur ces latérales, tout comme la présence de nombreux poids lourds (interdits dans les tunnels de l’avenue), n’est pas compatible avec le statut de "zone cyclable". L’absence d’infrastructure sécurisée ne permet pas d’assurer de bonnes conditions de sécurité en temps normal... Ce qui ne risque pas de s'améliorer à partir de cet été, lorsque débuteront les travaux de rénovation des tunnels.
À plus long terme : un boulevard urbain
À plus long terme, le GRACQ et le Fietsersbond plaident pour que l’aménagement de l’avenue Louise soit entièrement repensé. Seul le recouvrement des trémies d’accès aux tunnels et la transformation successive de l’avenue Louise en boulevard urbain permet de résoudre les problèmes causés par cette autoroute urbaine. Outre le fait de défigurer l’avenue et de couper les liaisons inter-quartiers, les voies routières constituent une entrave forte à la circulation des piétons et cyclistes entre les deux côtés d’Ixelles.
Une des solutions consisterait à transformer la voie rapide en boulevard urbain apaisé et sans tunnel, avec une zone centrale de 2x2 voies limitées à 30 km/h et réservées à tous les véhicules motorisés (incluant les poids lourds et les transports exceptionnels). Les voies de tram en site propre seraient préservées. Cela rendrait les voies latérales aux modes actifs, aux espaces végétalisés et enfin à la circulation automobile des riverains. Les traversées de l’avenue seraient grandement facilitées. Seulement de cette manière, la zone cyclable de droit le sera de fait.