Les rues cyclables sont perçues comme plus sûres lorsque la circulation y est moins dense et les marquages au sol sautent aux yeux. C'est ce qui ressort de l'étude de l'Université de Göteborg, à laquelle ont participé 317 cyclistes. Différents aménagements possibles d'une rue cyclable leur ont été présentés (en photos), et leurs préférences ont clairement émergé.
Les rues cyclables peuvent être objectivement plus sûres en raison d'une vitesse plus faible et d'un nombre peu élevé de véhicules motorisés, mais la plupart des cyclistes ressentent néanmoins un trafic mixte et des voitures stationnées comme des choses subjectivement dangereuses. Des chercheurs de l'Université de Göteborg ont cherché à savoir quels éléments pourraient conduire à une amélioration de cette sécurité subjective dans les rues cyclables.
Pour déterminer ceux-ci, les scientifiques ont présenté 13 photos d'une même rue, retouchées avec différents éléments visuels, à 371 cyclistes suédois, recrutés par le biais des médias sociaux. Ces photos montraient une rue cyclable de Göteborg, du point de vue d'un cycliste. Les éléments qui variaient étaient :
- les panneaux de signalisation indiquant la rue cyclable
- le marquage de la bande cyclable
- la quantité de trafic motorisé et de voitures garées
Les participants à l'étude ont été invités à classer les situations présentées sur ces images comme "dangereuses", "raisonnablement dangereuses", "raisonnablement sûres" ou "sûres" :
Les facteurs de succès d'une rue cyclable
Les résultats de l'étude sont clairs : le volume de trafic est le facteur principal du sentiment d'insécurité des cyclistes dans une rue cyclable. Ensuite, ce sentiment peut être atténué par le marquage d'une bande cyclable colorée avec des logos vélo au centre de la bande de circulation. La présence de panneaux de signalisation n'a quant à elle aucun effet.
L'effet positif le plus important sur le sentiment de sécurité provient donc, sans surprise, de la réduction du volume de trafic. Dans tous les environnements évalués dans cette étude où le volume de trafic a été réduit, y compris ceux où aucun marquage n'est présent, la plupart des participants se sont sentis en sécurité ou assez en sécurité. Ceci rappelle que la réduction du trafic est un facteur clé pour accroître la sécurité perçue par les cyclistes là où ils doivent rouler.
Ensuite, des gains en termes de sécurité subjective peuvent être obtenus grâce à des aménagements relativement simples. De nombreux participants se sont sentis plus en sécurité lorsqu'il y avait une bande cyclable clairement délimitée de couleur au centre de la rue, renforcée par des logos vélos.
Les chercheurs suédois concluent ainsi :
Les rues cyclables devraient être conçues avec un aménagement qui marque clairement la position centrale du vélo dans la rue. Cet élément est crucial pour la perception de la sécurité par les cyclistes, et donc essentiel pour que la rue cyclable atteigne son objectif et incite les gens à faire plus de vélo. Il est important de noter qu'un environnement conçu pour améliorer la sécurité subjective des cyclistes peut également réduire les écarts entre les différents groupes de cyclistes (âge, genre, agilité à vélo), contribuant ainsi à rendre la mobilité urbaine plus égalitaire.
Luc Goffinet
En savoir plus
► La zone cyclable (fiche aménagement) - GRACQ