On sait qu’augmenter le nombre de cyclistes dans nos rues passe grandement par la densité et la qualité des aménagements cyclables. Mais cela passe aussi par une multitude d’associations militantes qui tentent de (re)mettre en selle, de convaincre les autorités locales. Avec une conviction certaine : outil populaire et accessible à toutes et tous, le vélo est un splendide moyen d’émancipation et de liberté, entre autres pour les populations les plus précaires.
Les Ateliers de l’Audace : l’insertion par le vélo
Sur les bords du Rhône, à Lyon, les Ateliers de l’Audace ont créé une dynamique positive autour du vélo de seconde main. Cet atelier remet en état et revend de nombreux vélos abandonnés. Il propose en parallèle de former et d'aider les usagers à réparer leur vélo eux-mêmes. En premier lieu via un atelier mobile, dans les quartiers périphériques à destination des jeunes, là où les ateliers sont généralement moins présents.
Une structure pouvant proposer donc, à moindre coût, un vélo en bon état et ainsi permettre à tous de pouvoir se procurer, mais aussi de pouvoir entretenir un vélo facilement. Et dans le même temps, c’est un ensemble de jeunes qui, via la mécanique vélo, se forment à un métier.
Tout ceci représente une double insertion : par une mobilité simple et accessible financièrement, et par une économie solidaire et circulaire qui crée des emplois.
BikeKitchen Bratislava
À la base, BikeKitchen avait modestement investi un conteneur servant de local pour un atelier vélo, au milieu d’un immense parking de voitures, près du centre de Bratislava.
Petit à petit, notamment via l’impulsion des habitants et de l’atelier vélo, cet immense parking s’est transformé en réel espace public et jardin collectif ; qui a ainsi donné à BikeKitchen davantage d’opportunités pour s’ouvrir et créer un réel espace de rencontre.
Au-delà de l’atelier vélo, l’idée est de créer une vraie communauté de cyclistes via différents événements : soirées, concerts, marchés, rencontres… Une communauté solidaire soutenant, notamment les réfugiés ukrainien arrivant en masse à la frontière slovaque.
Cette communauté lance ainsi l’initiative de mettre à disposition gratuitement de tous les réfugié·e·s, un vélo, et les former à la base de la mécanique. Le vélo reste un moyen d’agir et de soutenir.
Molembike : un outil de changement social et de cohésion sociale
Pas besoin de traverser la frontière pour trouver des initiatives dans la même veine ! À Molenbeek, la politique vélo est en retard par rapport au reste de la région bruxelloise… Qu’importe, Molembike, lancé en 2016, rassemble toute la diversité de cyclistes de la capitale. L’association souhaite mettre en avant cette diversité, ces identités et ces cultures qui se rejoignent autour du vélo.
Surtout, le collectif fonctionne sur la création constante de nouvelles intitiatives, il favorise ainsi la promotion du vélo par :
- un atelier de réparation vélo participatif et solidaire, qui promeut donc le DIY (faire soi-même). Différents bénévoles accompagnent ainsi les habitants dans l’auto-réparation ;
- le projet des Hirond’Elles, un mouvement local qui promeut "la mise en selle, la formation, le partage de connaissances en mécanique vélo ; le droit à la mobilité, le droit à la ville, pour tous et toutes, femmes, hommes de toutes origines et de tout âge". Les Hirond'Elles portent notamment le projet "Le Maritime", un atelier d'initation au vélo à destination des femmes.
- la Kidical Mass de Molenbeek, une Masse critique pour les enfants, pour montrer que l’avenir, les plus jeunes, sont à vélo !
Plus d’info
BikeKitchen Bratislava Tomas Peciar
Molembike Edoardo Luppari