Vélo-Québec développe depuis quelques années une certification "vélosympathique" à destination non seulement des collectivités publiques, mais aussi des organisations en tout genre. Ce label associe auto-évaluation de la politique vélo et avis des cyclistes concernés. Il possède plusieurs niveaux, allant du bronze au diamant. Et surtout, il donne des précieuses pistes d'amélioration aux labellisés.
Processus de certification
La première étape consiste pour le demandeur à remplir un formulaire d'auto-évaluation composé de 22 questions, qui couvrent tous les aspects d'une politique vélo en cinq thématiques clés (Éducation, Environnement, Encouragement, Encadrement, Évaluation). Une demande officielle de certification du conseil municipal, ou du management de l'organisation, doit être jointe à ce questionnaire.
Une fois la candidature déposée, le demandeur doit trouver au minimum cinq cyclistes indépendants qui seront les évaluateurs locaux :
Ces citoyens devront remplir un court sondage en ligne pour nous faire part de leurs expériences comme cyclistes; ce sont nos yeux sur le terrain. Leurs avis seront pris en compte par le comité d’experts lors de l’évaluation de votre candidature.
Cela permet à Vélo Québec de mettre sur pied un comité indépendant de juges experts qui évalue les candidatures en fonction des réponses données dans le formulaire et des résultats du sondage réalisé auprès des évaluateurs locaux. L’évaluation et l’attribution d’un niveau de certification se font en fonction des actions porteuses mises en œuvre, en tenant compte des réalités propres à la collectivité (taille, situation géographique, etc.).
Rapport de rétroaction
Toute organisation qui dépose une candidature reçoit un rapport de rétroaction détaillé. Ce rapport personnalisé permet de mettre en lumière les points faibles de sa politique vélo, mais aussi de dégager les axes de travail qui permettront de progresser dans l'échelle de la certification : bronze → argent → or → platine → diamant. Ceux qui n’atteignent pas les critères de certification, mais qui démontrent un engagement clair dans le développement d’une culture vélo, reçoivent une "mention honorable".
A ce stade, seuls Montréal et un de ses faubourgs Rosemont ont atteint le niveau "or", les onze autres collectivités certifiées se situant en-dessous. Il n'y a donc pas encore de vrai champion ("diamant") de la politique publique vélo au Québec. Mais ce label leur permet de se situer sur l'échelle québécoise d'une bonne politique vélo, et de développer ce qui leur manque pour attirer plus de cyclistes.
Du côté des entreprises et autres organismes on compte déjà 36 certifiés. Dans l'enseignement supérieur on relève 18 campus . Niveau "or" maximum dans tous les cas.
Et chez nous ?
Du côté wallon il existe un label "Tous vélo actif" à cinq niveaux (étoiles) mais pour les entreprises uniquement. Il est attribué par l'UWE. Rien n'existe pour le vélo au niveau communal. Au contraire de la marche à pied, pour laquelle il existe un label "Commune pédestre" (une ou plusieurs baskets) attribué à 45 communes par Tous à Pied.
En région bruxelloise, le GRACQ et le Fietsersbond ont décerné, durant plusieurs années consécutives, le "vélo d'or" à la commune la plus dynamique en matière de politique vélo. Une ancienne tradition remise au goût du jour ces dernières années avec le salon du vélo "Bike Brussels". Après avoir distingué les communes de Jette, Ixelles puis Woluwe-Saint-Lambert, il semble que les "Bike Brussels Awards" ne comporteront plus de catégorie "commune" dans les futures éditions du salon.
Luc Goffinet
En savoir plus
► Label Commune Pédestre (Tous à Pied)
► Label vélo-actif (Cellule mobilité de l'UWE)