Attendue de longue date par les cyclistes du GRACQ Mons, la sécurisation de la route industrielle d’Obourg a été célébrée ce 22 juin. Le dossier ayant mobilisé la communauté cycliste et d'autres partenaires durant plusieurs années, une inauguration s’imposait pour saluer ce travail.
"Cet aménagement, Pierre Darquenne1, mortellement percuté par une voiture à 120 km/h il y a bientôt 3 ans, aurait aimé l’emprunter pour aller travailler chaque jour à La Louvière. Cette piste restera, pour la communauté cycliste, la “piste Pierre Darquenne”." C’est avec ces mots que commence le discours du GRACQ Mons lors de l’inauguration d’une piste cyclable bidirectionnelle.
Pour un montant de 314.600 € HTVA, ce sont non seulement les cyclistes mais aussi les habitants de la Cité du Congo qui voient leur trajet sécurisé. Cette portion de la route était en effet un chaînon manquant pour rejoindre le RAVeL et l’entité de Ville-sur-Haine ; en l’absence de trottoir, les piétons peuvent également l’emprunter. Les Cyclistes Quotidiens se réjouissent d’autant plus que l’aboutissement de ces travaux a nécessité beaucoup de patience et d’énergie. Pire : comme (trop) souvent, il aura fallu un accident, mortel cette fois, pour que les décideurs politiques se décident à bouger enfin. Pierre Darquenne avait maintes fois prévenu la ville de Mons du caractère excessivement dangereux de cette chaussée. La presse faisait aussi régulièrement l’écho d'accidents sur cette voirie.
Escorté pour l’occasion par des bénévoles du GRACQ depuis la gare de Mons, le ministre wallon de la mobilité Philippe Henry a eu l’occasion de tester Mons à vélo… et sous la pluie, découvrant quelques-uns des "points noirs" cyclables de la cité. Il a été rejoint sur le lieu de l’inauguration par l’échevine montoise de la Mobilité Charlotte De Jaer ainsi que des fonctionnaires de la région wallonne (direction des routes et direction des voies hydrauliques). Suite aux discours, c’est l’épouse de Pierre Darquenne qui a coupé le ruban tenu par le ministre et l'échevine.
En remerciant les autorités pour leur travail en faveur des cyclistes et des usagers plus vulnérables, les bénévoles locaux leur signifient en réalité tout le poids et la nécessité de leur engagement et les encouragent à poursuivre les travaux. L’événement officiel a en effet donné place à des contacts informels entre les bénévoles du GRACQ et les fonctionnaires. Les demandes du GRACQ pour la suite de la sécurisation de la route industrielle ont été évoquées, comme par exemple les liaisons entre cette route et le RAVeL tout proche.
Une ambiance positive laissant la place au souvenir de Pierre, et au souhait de tous de ne plus connaître un tel drame.
Céline Remy
1 voir notre article dans le GRACQ Mag 30 (page 10) et notre article d’actualité lors de la réalisation de la piste.