Alors que le développement des systèmes de vélos en libre-service (VLS) est censé démocratiser l’accès au vélo, les publics défavorisés restent systématiquement sous-représentés parmi les utilisateurs des vélos partagés, comme au sein de la communauté cycliste en général. C’est un fait : tout le monde n’est pas égal face au VLS, mais ce malheureux constat est loin d’être une fatalité.

vélo libre service

Les VLS dits “de la première génération” étaient des vélos simplement disséminés dans la ville, non sécurisés, et disponibles gratuitement pour tous. Pour lutter contre le vol et le vandalisme, les dispositifs se sont progressivement perfectionnés, générant par la même occasion de nouvelles barrières à la mise en selle. Et ce n’est pas sans impact sur le profil des utilisateurs. Ainsi, aux États-Unis, l’utilisateur est majoritairement jeune (moins de 35 ans), blanc, et possède un haut niveau d’éducation : un profil très peu représentatif de la population globale des villes dans lesquelles sont implantés ces dispositifs.

Les publics défavorisés pourraient pourtant être mieux pris en compte, et devraient l’être car c’est parmi ces populations qu’une modification de comportement (se déplacer à vélo) est susceptible d’avoir le plus d’impact, notamment en termes de santé et d’économie.

Une récente étude américaine a identifié sept champs d’action dans lesquels des projets spécifiques peuvent s’inscrire afin de réduire les barrières à l’utilisation:

  • le choix de l’emplacement des stations,
  • les facilités de paiement (mode de paiement, formules tarifaires, aides financières…),
  • la présence d’un environnement favorable à la pratique du vélo (pistes cyclables sécurisées…),
  • l’intégration à des systèmes de billetique ou de paiement plus répandus (combinaison avec les cartes de transports en commun…),
  • la sensibilisation de publics particuliers via le ciblage marketing,
  • la réduction des barrières à la mise en selle (accès à l’équipement cycliste, formations à la sécurité routière…),
  • l’inscription du dispositif dans le développement économique des communautés à faibles revenus (recrutement parmi ces populations, meilleure accessibilité des pôles d’emplois…).

Les actions à mener pour faciliter l’accès pour tous aux VLS peuvent être très diverses, mais il est essentiel que cette problématique soit prise en compte dès la planification de futurs dispositifs.

Florine Cuignet

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