C’est aujourd’hui qu’a été lancée la toute première rue cyclable en région bruxelloise… à titre expérimental du moins. Le GRACQ et le Fietsersbond se félicitent de l’introduction d’une telle mesure, déjà appliquée avec succès en Flandre, et qui constitue un réel progrès pour la circulation des cyclistes. Les associations s’interrogent néanmoins quant au choix de l’avenue Louise, peu adaptée dans sa configuration actuelle à l’implémentation du projet pilote. Un choix qui risque au final de compromettre le succès de l’expérimentation.

La presse était présente en nombre ce matin pour assister à l’inauguration de la première rue cyclable en région bruxelloise. Ce nouveau concept, qui a fait son entrée au Moniteur belge en février 2012, fait la part belle aux cyclistes. Dans une rue cyclable, la vitesse est limitée à 30 km/h et le cycliste est libre de circuler sur toute la largeur de la voirie (dans le cas d’un sens unique) ou sur toute la largeur de la bande de circulation (dans le cas d’une rue en double sens). La présence des véhicules motorisés y est autorisée mais ceux-ci ont l’interdiction de dépasser les vélos.

Les rues cyclables peuvent donc jouer un rôle clé dans le développement du vélo, tout particulièrement en milieu urbain où l’espace manque parfois pour aménager de véritables infrastructures cyclables et où la vitesse du trafic est généralement réduite. Néanmoins, à l’instar d’une zone 30, une rue cyclable nécessite quelques adaptations au niveau de l’infrastructure pour fonctionner de manière optimale. Et c’est précisément ce qui manque à l’expérience bruxelloise.

Rue cyclable sur la latérale de l'avenue Louise

L'avenue Louise, un choix discutable
Premier point noir : le trafic. L’instauration d’une rue cyclable réclame en effet un trafic relativement faible, or rien n’a été entrepris sur ce tronçon latéral de l’avenue Louise afin de diminuer la pression automobile. Rien n’a non plus été mis en œuvre afin d’assurer le respect des limites de vitesses. Il est peu probable que la simple présence de panneaux et de quelques logos au sol ait un impact notable sur la vitesse du trafic et garantisse aux cyclistes, surtout aux moins aguerris, un réel sentiment de sécurité.

Les associations cyclistes craignent donc qu’en l’absence de mesures supplémentaires pour accompagner le projet pilote, celui-ci s’achève sur une note peu concluante. Et bien qu’il soit un peu tôt pour tirer la moindre conclusion, les deux associations espèrent bien que nos autorités donneront toutes ses chances à la rue cyclable.

Éric Nicolas

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