En ces temps de pandémie, il est important de désencombrer les urgences des hopitaux. L'Agence Wallonne de la Sécurité Routière (AWSR), et des médecins anglais, rappellent qu'une des meilleures façons d'y arriver est de réduire la vitesse, et diminuer ainsi les accidents de la route.
Selon le communiqué de VIAS de ce 2 avril, "les données collectées par les systèmes de navigation des voitures indiquent que les vitesses moyennes pratiquées ont augmenté de 6% sur les longs trajets et de 8% dans les rues de Bruxelles". En ces temps de crise on roule donc... plus vite !
L'AWSR rappelle à ce sujet que "dans 90% des cas, l’accident résulte d’une erreur de comportement, et que la vitesse y contribue fortement". Dans son dernier tableau de bord, l'AWSR relevait aussi que "l’augmentation de la gravité des accidents en 2019 pointe vers des mesures à prendre en termes de vitesse excessive (le principal facteur aggravant des accidents)."
L'Agence wallonne a donc adapté le slogan de sa campagne annuelle sur le respect des vitesses en fonction du contexte actuel particulier.
Du côté du corps médical
En Belgique, certains médecins ont lancé un appel à la responsabilisation individuelle des cyclistes et des utilisateurs d'engins de déplacement, pour ne pas encombrer les urgences des hopitaux. Si nous partageons l'idée de prendre autant de précautions que d'habitude, une centaine de médecins anglais rappellent toutefois que ce sont bel et bien les accidents de la route dans leur ensemble qui alimentent les hôpitaux. Et qu'il est important d'y travailler en ce moment pour aplanir la courbe des urgences hospitalières :
Ces médecins écrivent, dans une lettre au Times ce 22 mars, qu'une des meilleures façons de diminuer les accidents passe par une réduction de la vitesse : "chaque mois, il y a près de 3 000 admissions liées à des collisions dans les hôpitaux rien qu'en Angleterre : l'abaissement et l'application des limites de vitesse réduiraient la fréquence et la gravité des collisions routières"
Sur un blog du British Medical Journal, plusieurs médecins développent ce message :
"Nous suggérons une réduction immédiate des limites de vitesse des véhicules à moteur. Rien qu'en Angleterre, il y a environ 35 000 admissions à l'hôpital chaque année pour des accidents de la route. Plus d'un cas sur 10 est grave et nécessitera probablement un soutien intensif, y compris une anesthésie et une intervention chirurgicale. Des études provenant du monde entier montrent que l'abaissement des limites de vitesse peut entraîner des réductions importantes des blessures. Au Canada, par exemple, l'abaissement de la limite de vitesse de 40 km/h à 30 km/h a été associé à une diminution de 28% des collisions piétons-véhicules à moteur et de 67% des blessures graves et mortelles."
Tout ceci plaide donc pour une mise en place rapide du 30km/h en agglomération, à titre d'urgence sanitaire. Celle-ci se justifierait d'autant plus vu le nombre croissant de piétons et de cyclistes sur nos routes, peu protégés actuellement contre les vitesses excessives, alors même qu'ils effectuent une activité protectrice au niveau de leur santé : cette fameuse demi-heure d'exercice quotidien préconisée par l'OMS pour la prévention d'une série de maladies (diabète, hypertension, cardio-vasculaire) qui sont autant de facteurs de risque de complications pour le coronavirus.