Le 1er janvier 2018, la Low Emission Zone (LEZ) bruxelloise entrait en vigueur afin de bannir progressivement les véhicules les plus polluants de la capitale. Si le rapport 2018 ne permet pas de tirer de conclusions fiables concernant l'impact sur la qualité de l'air, il permet par contre de dresser le portrait du parc automobile circulant en région bruxelloise.
Le premier bilan de la LEZ, réalisé à l'issue d'un an de mise en œuvre, reste pour le moins limité. Il est encore trop tôt que pour pouvoir observer les effets de la LEZ sur la qualité de l'air, ou sur l'évolution des comportements. Seul un nombre restreint de véhicules sont concernés par l'interdiction de circuler (2.344 véhicules en 2018 et 19.000 en 2019 pour les immatriculations bruxelloises). Et ce n'est qu'à partir d'octobre 2018 que le nombre de véhicules en infraction a chuté drastiquement, ce qui coïncide avec le début de l'envoi d'amendes (contre de simples avertissements précédemment).
Les critères d'accès à la LEZ vont progressivement se durcir, en 2020, 2022 et 2025. Et ensuite ? L'interdiction du diesel pour 2030 est à l'étude, et sera suivie de l'interdiction des véhicules à moteur thermique pour 2035.
Si on ne retire rien de très probant en ce qui concerne l'impact sur la qualité de l'air, les quelque 300 caméras de reconnaissance de plaques disséminées au sein de la région permettent par contre de dresser un inventaire des véhicules qui circulent quotidiennement à Bruxelles.
- 96% des véhicules en circulation sont immatriculés en Belgique.
- 89% de ces véhicules sont des voitures (dont 61% de diesel, 36% d'essence et 3% d'hybrides) et 9% des camionnettes (dont 96% de diesel).
- Le parc de voitures belges est relativement récent : 71% de norme Euro 5 ou plus (pour les essence comme pour les diesel). En conditions de circulation réelles, les véhicules diesel de normes Euro 5 et 6 peuvent pourtant émettre presque autant de NOx que les véhicules plus anciens. À cet égard, les nouveaux tests imposés par la législation européenne devraient permettre d'obtenir des mesures collant davantage à la réalité.
- La part de véhicules essence est plus importante le week-end qu'en semaine, ce qui peut s’expliquer par la forte diésélisation du parc de voitures de société (qui circulent davantage du lundi au vendredi).
Ces caméras permettront donc de collecter des informations intéressantes sur l'évolution du parc à Bruxelles dans les années à venir. D'autre part, la technologie déployée pour la LEZ, déjà utilisée pour contrôler certaines zones à accès limité (comme la chaussée d'Ixelles), pourrait aussi soutenir la mise en œuvre d'un péage zonal à l'échelle bruxelloise, comme le demande le GRACQ.
Florine CUIGNET
En savoir plus
► Evaluation de la zone de basses émissions - Rapport 2018 (Bruxelles Environnement, mai 2019)
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