Les négociations gouvernementales ont repris entre le PS, ECOLO et le MR. Si la note "Coquelicot" évoquait un budget de 20€/an/habitant, et si les plans infrastructures lancés au printemps mentionnent ça et là des aménagements cyclables, il manque toutefois toujours un vrai plan vélo global et cohérent pour la Wallonie !
Pour qu'elle soit fructueuse, une politique vélo doit porter sur bien plus que les seules infrastructures. Elle doit englober tous les aspects de la pratique du vélo : stationnement sécurisé, lutte contre le vol, éducation au vélo, formation des fonctionnaires, amélioration de la sécurité routière, travail sur l'image du vélo, aides financières à l'acquisition de vélos coûteux, etc.
Il faut donc développer d'urgence un nouveau Plan Vélo. Si le gouvernement wallon est en panne d'inspiration, le GRACQ lui propose ci-dessous 36 mesures pour une politique cyclable efficace.
Sur les voiries régionales
Même au niveau des seules infrastructures, faire des morceaux de pistes cyclables un peu partout (selon le calendrier du Plan Infrastructure Wallon 2019-2024) ne dopera pas la pratique du vélo. Une planification des aménagements cyclables est plus que nécessaire. Or, jusqu'à présent, seuls le RAVeL, les points noeuds et les itinéraires vélo longues distances (principalement de loisir) font l'objet d'un planning.
La Flandre s'est dotée d'un réseau vélo supra-local utilitaire pour les déplacements à vélo. La Wallonie doit faire de même. Sans oublier la formation de ses fonctionnaires régionaux, encore souvent peu outillés pour faire des aménagements cyclables de qualité.
Les communes oubliées
Un réseau cyclable, même parfait et rapide sur les routes régionales, ne conduira pas nécessairement jusqu'à l'école, au magasin ou au domicile, souvent localisés sur des voiries locales. Idem pour le RAVeL, dont le caractère souvent champêtre, n'aide pas à rejoindre les zones résidentielles ou d'emploi.
Il est donc vital que les communes reçoivent des moyens suffisants pour aménager leurs voiries elles aussi. Et que les moins motivées soient aussi soumises à un peu de pression régionale, via les divers plans de subsidiation existants (PIC 2019-2022, PCM...).
Avec quels moyens ?
La question du budget vélo wallon reste bien entendu centrale. Les candidats de tous les partis politiques se sont engagés au printemps pour une somme de 25€/an/habitant pour la législature 2019-2024.
Il serait fort incompréhensible que l'on n'atteigne pas cette somme, modeste au regard de ce que coûtent les infrastructures en Wallonie (bugdet infrastructure total de 1,5 milliards €). Il est aussi urgent de rencontrer les urgences climatiques, de santé et de qualité de l'air.