La Fédération des cyclistes européens (ECF) vient de rassembler dans un rapport tous les bénéfices économiques (estimés) de l'usage actuel du vélo dans l'Union européenne. La moitié de ces 150 milliards € concernent la santé et presqu'un tiers le tourisme, le reste étant réparti entre l'environnement (pollutions diverses évitées), le marché du cycle et la mobilité (décongestion).
Comme différentes études économiques l'ont démontré, c'est la santé qui est le premier bénéficiaire de la pratique du vélo. L'activité physique des cyclistes éviterait en effet 18.000 morts prématurées en Europe, ainsi qu'un nombre considérable de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de diabètes, d'ostéoporose et même de maladies mentales comme Alzheimer (29% de risque en moins) ou la dépression.
Les employeurs économiseraient par ailleurs 5 milliards € par an en jours de congés de maladie évités pour leur personnel cycliste.
Au niveau de l'emploi, c'est le secteur touristique qui serait le premier à profiter du vélo : 520.000 emplois y seraient liés, pour 44 milliards € de dépense. Le secteur de la vente/réparation de vélos suivrait avec 13,2 milliards € de chiffre d'affaire. A noter que les 111 milliards € de shopping fait à vélo ne sont pas pris en compte ici, car ces dépenses auraient sans doute été faites de toute façon, mais via un autre mode de transport.
Les divers types de pollutions évitées représentent une économie de 1 à 6 milliards €. Si ce n'est pas le poste le plus spectaculaire économiquement parlant, il n'en reste pas moins que le vélo contribue positivement à un meilleur environnement.
Aller plus loin ?
Il y a des bénéfices qui ne sont pas encore chiffrés à l'heure actuelle, comme les livraisons par vélo-cargo et la santé mentale. D'autres bénéfices ne sont quant à eux pas chiffrables, comme la concentration des élèves à l'école, l'autonomie des jeunes, l'accessibilité améliorée aux zones d'emploi, la qualité du temps passé à se déplacer, les liens sociaux favorisés par le vélo, l'espace public épargné, l'émancipation des femmes dans certains contextes, etc.
Au final, si chaque pays atteignait la part modale des Pays-Bas (25%) pour ses déplacements à vélo, au lieu de la moyenne européenne actuelle (8%), on atteindrait les 500 milliards € de bénéfices monétarisés dans l'Union. Un bel objectif pour l'Union en 2030 ! À condition, comme le demande l'ECF à l'occasion des élections du 26 mai, de se doter d'une stratégie vélo européenne pour y arriver, et d'y mettre les moyens...