Les jeunes cyclistes non-casqués : une cause principale d’insécurité sur nos routes ? C’est en tout cas ce que semble penser l’institut Vias, qui fait de l’obligation du port du casque pour les enfants à vélo une de ses priorités en matière de sécurité routière. Pour le GRACQ, une réelle amélioration de la sécurité de tou·te·s sur nos routes passe avant tout par un apaisement des vitesses, de meilleures infrastructures ainsi que par la formation.
L'obligation du casque revient à nouveau sur le devant de la scène. Si le casque offre une certaine protection, celle-ci n'est toutefois que partielle. Dans tous les cas, le casque ne joue aucun rôle dans la prévention de ces accidents, il ne peut – au mieux – qu'en atténuer la gravité.
Le GRACQ réclame donc que la priorité soit mise, au cours de la prochaine législature, sur des mesures qui ont réellement fait leurs preuves en matière de sécurité routière et de réduction des accidents de la route :
- l’instauration du 30 km/h comme vitesse par défaut en agglomération, le 50 km/h devenant l'exception ;
- la réalisation d’infrastructures cyclables sûres et correctement entretenues (au moins la moitié des chutes à vélo "sans opposant" sont dues à une infrastructure mal conçue (revêtements glissants, bordures, obstacles) ou mal entretenue (neige, feuilles, gravier, verre, trous...)) ;
- l’intégration d’une formation "vélo", et plus globalement "sécurité routière", au cursus scolaire.
Combattre les véritables causes de l'insécurité routière
La popularité de la mesure (82% de soutien selon Vias) ne détermine en rien son efficacité : cette obligation pourrait au contraire avoir des effets contre-productifs, comme une réduction de la pratique du vélo et des bénéfices santé associés.
La nécessité du casque semble consacrer le vélo comme "activité dangereuse" par excellence. C'est faire abstraction du fait que les chutes constituent le type d’accident le plus fréquent chez les enfants, toutes causes confondues (la tête étant la partie du corps la plus touchée).
Le GRACQ continue donc de recommander le port du casque vélo pour certains publics (enfants, personnes âgées, sportifs) tout en plaidant pour qu’il reste facultatif. Nos autorités doivent se concentrer sur les véritables causes de l'insécurité routière, en investissant prioritairement dans des mesures qui permettent de prévenir les accidents et de créer des routes plus sûres pour tous.