Brûler un feu rouge: c’est probablement l’infraction qui énerve le plus les automobilistes et celle qui donne le plus mauvaise presse au cycliste, bien qu’elle soit rarement associée à des accidents. Des chercheurs australiens ont mené l’enquête: qui sont les cyclistes qui brûlent les feux rouges et pour quelles raisons? Car après tout, la meilleure façon de remédier à un problème n’est-elle pas d’en attaquer les véritables causes?

L’étude a été réalisée à partir d’un questionnaire en ligne. Parmi les répondants, un peu plus d’un tiers avoue avoir déjà brûlé un feu rouge. Les chercheurs ont mis en avance plusieurs facteurs socio-démographiques et comportementaux qui influencent ce type d’infraction. Ainsi, les hommes ont davantage tendance à brûler les feux rouges que les femmes, et les plus jeunes davantage que les plus âgés. En outre, les cyclistes qui ont déjà été impliqués dans un accident contre une voiture sont également plus susceptibles de brûler les feux rouges, tout comme les personnes qui ont été verbalisées pour avoir brûlé un feu rouge en voiture au cours des deux années précédentes.

Les cyclistes brûlent principalement les feux :

  • pour tourner à gauche (32%) (rappelons que les Australiens roulent à gauche),
  • parce que la boucle de détection qui active le feu vert ne détecte pas leur présence (24,2%),
  • en l’absence d’autres usagers de la route (16,6%),
  • aux passages piétons, si aucun piéton ne traverse (10,7%).

Seuls 0,8 % des répondants déclarent passer systématiquement au rouge.

Cycliste au feu rouge

Pour les chercheurs, renforcer les sanctions à l’égard des contrevenants n’est pas la solution la plus pertinente si on souhaite améliorer la sécurité de tous. Au vu des facteurs d’influence qui ont été mis en évidence par l’étude, ils recommandent d’envisager le problème de manière plus globale. L’étude insiste sur une meilleure prise en compte des cyclistes au niveau de l’infrastructure routière, et qu’il leur soit éventuellement permis de franchir les feux sous certaines conditions. Les programmes de sensibilisation et de sanction doivent bien évidemment être maintenus, mais cibler tout particulièrement les cyclistes les plus susceptibles de brûler les feux.

Florine Cuignet

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