La loi en Belgique stipule qu'un cycliste conduit un "véhicule", et est donc soumis à l'interdiction de téléphoner en roulant en tenant son GSM à la main. C'est une infraction du second degré, passible d'une amende de 116 €. Environ 1.200 verbalisations ont été effectuées en 2018, sur un total de plus de 100.000 (tous usagers confondus). Qu'en est-il ailleurs ?

Aux Pays-Bas

Selon nos voisins néerlandais, qui font le plus d'études sur l'accidentologie à vélo, le GSM jouerait un rôle dans 3 à 4% des accidents à vélo. Chez les jeunes de 12 à 17 ans, ce serait dans un accident à vélo sur cinq. Ce serait surtout l'envoi de messages qui présenterait le plus de risque, car l'attention est alors entièrement accaparée par le téléphone lui-même. L'envoi de SMS par des adolescents serait donc une source conséquente d'accidents.

Pour lutter contre ce risque, les autorités avaient beaucoup misé sur la sensibilisation et même des applications mobiles qui coupent, par exemple, les messages et les appels quand on est en mouvement. Toutefois, vu le peu de succès rencontré, depuis le 1er juillet 2019, la loi interdit purement et simplement l'utilisation d'un GSM à vélo (sauf kit "mains libres"). Les 779 amendes à 95 €, infligées en deux mois, ont fait chuter de 45% à 4% le nombre de personnes qui téléphonent encore à vélo à Amsterdam.

En France

Ecouteurs interdits à vélo (France)

Chez nos voisins français, lâcher le guidon pour téléphoner à vélo est réprimé depuis 2015 par une amende de 135 €.

Et cela va même plus loin puisque l'utilisation d'un casque ou d'oreillettes est tout autant interdite en voiture qu'à vélo, avec la même amende à la clé. Pas de "kit mains libres" autorisé donc.

Cela ne va pas sans susciter un débat outre-Quiévrain, où l'idée d'amendes minorées, proportionnelles au danger causé par le type de véhicule, revient régulièrement sur le tapis, via l'association des cyclistes français (la FUB), qui "au sein du Conseil national de Sécurité Routière, s'est prononcée en réclamant la proportionnalité des peines. Elle demande que, conformément au droit français, basé sur une punition proportionnelle à la faute et à la gravité des conséquences qui en découlent, la sanction infligée aux cyclistes en infraction soit en rapport avec le danger qu'ils font courir à autrui."

En Belgique

Au sein des associations représentant les usagers cyclistes, la règle de base n'est pas contestée. Ce n'est en effet pas une bonne idée de lâcher son guidon d'une main et de focaliser son attention sur autre chose que la route et les autres usagers. Si on doit répondre à un appel ou à un message, il faut s'arrêter à un endroit sûr en dehors de la chaussée.

A vélo pas d'oreillettes (Bruxelles)

La Région de Bruxelles-Capitale mène campagne aussi sur ce sujet, avec une attention supplémentaire aux écouteurs, pas encore interdits chez nous, mais qui empêchent d'entendre les signaux sonores émanant du trafic.

Quoi qu'il en soit, le GRACQ et le Fietsersbond souhaitent, comme la FUB en France, une adaptation des sanctions concernant l’utilisation du GSM à vélo (116 € atuellement, soit le même montant que pour un automobiliste). Les associations réclament un système d'amendes minorées, avec des montants proportionnels au danger créé.

Luc Goffinet

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