Mauvaise nouvelle pour la mobilité en Région de Bruxelles-Capitale : la Conférence des bourgmestres bruxellois a en effet rejeté le projet de Plan Régional de Stationnement. Le GRACQ et le Fietsersbond dénoncent un manque de courage politique d’autant plus inacceptable pour les associations cyclistes qu’il gèle l’adoption d’un Plan de stationnement vélo attendu depuis de longs mois déjà.
La gestion du stationnement est un élément essentiel d’une politique de mobilité. Le rejet massif par les bourgmestres bruxellois du Plan Régional de Stationnement ne fait que retarder une fois encore la mise en œuvre de mesures visant à améliorer la mobilité bruxelloise et diminuer la pression automobile. Car il est tout à fait utopique d’imaginer que les objectifs fixés par le Plan Iris 2 – notamment une diminution de 20% de la charge du trafic automobile à l’horizon 2018 – pourront être atteints indépendamment d’une politique de stationnement volontariste et coordonnée au niveau régional. Si l’autonomie communale est importante, il est des matières où un blocage local implique des conséquences très négatives à l’échelle de la région toute entière.
Le stationnement automobile en voirie dans les communes bruxelloises est aisé. Les politiques de stationnement des dix-neuf communes, bien que non harmonisées, facilitent actuellement le stationnement en voirie par des tarifs qui sont loin d’être dissuasifs. Il existe encore bon nombre de zones où le stationnement n’est nullement réglementé.
Il faut y voir une absence de courage politique d’appliquer, ainsi que d’autres métropoles européennes le font, une logique tarifaire qui dissuade l’usage et le stationnement de la voiture dans les centres urbains et initie un report modal en faveur des transports en commun et des modes actifs. Si la propriété d’une ou plusieurs voitures est libre, pourquoi le stationnement en voirie devrait-il l’être ? L’espace public est rare et favoriser l’occupation de cet espace par des véhicules privés se fait forcément au détriment d’autres usages et d’autres usagers (piétons, cyclistes…).
Les cyclistes sont eux aussi en attente d’un Plan de stationnement vélo. Le démarrage de bon nombre d’initiatives en faveur du stationnement des vélos à court, moyen et long termes dépend de ce Plan Régional de Stationnement, attendu depuis de nombreux mois. Les cyclistes sauront s’en souvenir au moment de passer aux urnes, lors des élections communales prochaines.
Éric Nicolas