S'il est relativement facile pour les nouveaux véhicules autonomes de détecter un obstacle fixe ou un autre véhicule en mouvement, il n'est pas aisé du tout pour eux de discerner les cyclistes et leurs trajectoires.

Les vélos sont en effet des véhicules assez fins, de tailles et de formes très différentes (vélo couché, vélo-cargo, vélo sportif, hollandais, fontes diverses et variées, paniers ou bacs). En outre, prédire la trajectoire d'un vélo est un problème informatique assez épineux à résoudre, sans compter l'aspect parfois imprévisible de la conduite de certains cyclistes (notamment les enfants). 

Si un système informatique ne devine la présence et la direction d'un vélo correctement que dans 60% des cas par exemple, alors on a un souci sérieux de sécurité. Et, même s'il est possible d'entraîner les véhicules autonomes (VA) à la reconnaissance automatique des vélos et de leurs mouvements, on est à l'heure actuelle encore loin d'une bonne solution.

Ce problème rappelle celui des systèmes testés pour contrer l'angle mort autour des camions. Ces dispositifs, qui essaient de détecter la présence de cyclistes autour du camion et avertissent le conducteur, n'ont pas encore convaincu. En effet, pour ne pas qu'il y ait trop d'erreurs de non-détection, les alarmes sonnent parfois souvent pour rien...

Uber reconnait lui aussi un "souci" dans la façon dont ses VA pilotes franchissent des pistes cyclables, lors de tests menés à San Francisco.

Véhicules autonomes et vélo

Pour éviter les accidents avec les nouveaux VA, il faudra aussi accepter que le freinage automatique se déclenche systématiquement lorsque, par exemple, un cycliste est détecté comme pouvant entrer en collision avec le véhicule, alors même que ce ne sera pas le cas. Puisque, dans le cas contraire, cela pourrait être mortel.

Certains ingénieurs pensent que, pour être efficace à 100%, il n'y aura pas d'autre solution que d'équiper tous les vélos d'émetteurs ou d'éléments détectables facilement, afin que les voitures puissent capter leur présence. Une solution assez peu commode, et qui fait reposer sur le cycliste la charge d'un équipement pour se protéger d'un danger dont il n'est pas responsable. 

Pour terminer il faut quand même évoquer les côtés positifs des futurs VA : respect des limitations de vitesse, des distances de dépassement, meilleurs réflexes, pas d'alcool ni de fatigue, conduite souple et écologique programmée... Bref, tous des facteurs qui pèseront, eux, positivement dans la balance de l'accidentologie.

Luc Goffinet

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