Des nappes de pique-nique, un peu de verdure, un bar, des tables et des chaises… C’est un apéro un peu particulier qui a eu lieu sur la partie actuellement en travaux de la rue de la Loi. 400 personnes se sont donné rendez-vous pour occuper cet endroit symbolique et demander aux autorités un espace public mieux réparti, au profit des modes actifs et de la qualité de vie des Bruxellois.
La rue de la Loi, c'est plus de 900 cyclistes par heure en septembre dernier : une augmentation de 69% en un an pour cette période sur ce qui représente aujourd'hui le deuxième axe cyclable de Bruxelles. Cyclable ? Pas vraiment : les cyclistes et les piétons se partagent d’étroits trottoirs alors que quatre bandes de circulation permettent de se rendre vers le centre en voiture. Pourtant, l’actuel Plan régional de mobilité IRIS 2 a pour objectif l’utilisation du vélo pour 20% de l’ensemble des déplacements mécanisés dans la Région bruxelloise et une diminution de 20% de la pression automobile à l’horizon 2018, autant dire demain. Et nous en sommes bien loin !
C’est pourquoi les associations cyclistes GRACQ, Fietsersbond et EUCG se sont associés à la Masse Critique, au GUTIB (Groupement des Usagers de Transport Public à Bruxelles), au BRAL (mouvement urbain pour un Bruxelles durable) et au collectif citoyen Bruxsel’air pour organiser un pique-nique festif afin de démontrer qu'il est possible de mettre autre chose que des voitures sur la rue de la Loi et de demander un véritable réaménagement en faveur des modes actifs. Tous veulent une mobilité plus respectueuse de la qualité de vie des citoyens bruxellois !
Fort de son originalité, l'événement a attiré plus de 400 Bruxellois désireux de se réapproprier l'espace public. Dans une ambiance bon enfant, ils ont invité les décideurs politiques bruxellois à saisir l’opportunité qu’offrent les travaux actuels pour tester, à l’issue de ceux-ci, une nouvelle configuration à trois bandes et proposer sur cet axe un aménagement plus adapté pour les cyclistes et les piétons. Il serait difficilement compréhensible que les autorités régionales, qui déclarent par ailleurs vouloir encourager le vélo et la marche, ne saisissent pas cette chance. En 2002, lorsque les cyclistes étaient encore peu nombreux, il a fallu du courage politique pour défendre l’aménagement actuel sur la rue de la Loi. Aujourd’hui, l’évidence s’impose d’elle-même !