Les vélos partagés font partie du quotidien dans de nombreuses grandes villes. Mais pas nécessairement pour les classes sociales les moins favorisées. Les obstacles sont nombreux pour elles : coût de l'abonnement, carte bancaire, nécessité d'un smartphone...
En Europe, le coût d'un abonnement annuel à un système de vélos partagés varie très fort d'une ville à l'autre : 15 € à Luxembourg, 29 € à Paris, 33 € à Bruxelles et jusqu'à 90 £ à Londres. À Montréal, c'est 89 $ et à New York 163 $. Des tarifs pas toujours démocratiques...
Un premier pas pour toucher un public moins aisé consiste à proposer un abonnement social, comme les villes de Washington et Detroit, qui le proposent à 5 $ par an à leurs allocataires sociaux. En comparaison, le pass "Vélib solidarité" est à 19 € à Paris.
Pour contourner le problème des cartes de crédit, que tout le monde ne possède pas et qui requièrent parfois une certaine somme pour la caution, il existe des formules de cartes prépayées qui donnent droit à un certain nombre de trajets à vélo.
On mentionnera, pour info, que les nouveaux systèmes de vélos partagés sans station requièrent quasiment tous un smartphone pour localiser et débloquer les vélos... soit une barrière sociale à leur utilisation. Pour la faire tomber, on teste à Seattle un système de déblocage des vélos par SMS.
On terminera sur le fait que l'inclusion sociale n'est pas faite que d'obstacles techniques et financiers, il y a souvent aussi des freins sociologiques et éducatifs à l'utilisation du vélo dans les quartiers défavorisés.
À Philadelphie, on l'a bien compris, puisque le projet Indego accompagne les minorités dans leur mise en selle. Des cours spéciaux et des balades de découverte de la ville sont organisés à cette fin. L'évolution des statistiques d'abonnement (ci-contre) sont d'ailleurs éloquentes.