On peut utiliser de nombreux indicateurs afin de déterminer dans quelle mesure une ville est « cyclable » ou non : compter les cyclistes, additionner les kilomètres de pistes cyclables, évaluer la part du budget consacrée au vélo… Mais au final, la meilleure solution n’est-elle pas d'interroger directement les citoyens ? C’est très exactement le principe du “baromètre cycliste” de l’ADFC, dont l’objectif est d’évaluer le caractère “cyclable” des villes allemandes.
Ce “baromètre cycliste” se base sur le ressenti subjectif des citoyens – cyclistes ou non – qui ont évalué, sur une échelle de un à six, vingt-sept propositions regroupées en cinq thématiques (image du vélo, place accordée aux cyclistes au sein de la circulation, sécurité, confort et infrastructures cyclables). Cela permet au final d’établir une note globale pour chaque ville.
Parmi les villes principales, le podium est occupé par Münster (lauréate de la dernière édition), Freiburg (qui fait son entrée dans le classement) et enfin Karlsruhe, qui signe également la meilleure progression (+7 places par rapport à la dernière édition).
Au-delà du classement
Quelque 80 000 bulletins ont été retournés à l’ADFC, un record si l’on compare avec les 26 000 réponses de la dernière édition, en 2005. 332 villes ont reçu un nombre suffisant d’évaluations pour intégrer le classement, parmi lesquelles toutes les villes allemandes de plus de 100 000 habitants. Pour l’association cycliste, c’est la preuve éclatante que le vélo est désormais incontournable.
La dégradation de la note moyenne par rapport à l’édition précédente traduit une prise de conscience plus grande : les mauvaises conditions de circulation ne sont désormais plus considérées comme “normales” par les cyclistes, qui revendiquent leur droit légitime à une réelle reconnaissance de la part des pouvoirs publics.
Ce baromètre s’avère donc un véritable plaidoyer en faveur du vélo. Il permet de mettre en lumière les points forts et les faiblesses des différentes villes en matière de vélo, mais aussi les attentes et les priorités des citoyens. Et – bonne nouvelle ! – il démontre de plus que les efforts des pouvoirs publics pour assurer davantage de place, de sécurité et de confort aux cyclistes sont payants.