En 2018, le Fietsberaad a mené une grande enquête sur le vélo en Flandre, complétée par des statistiques glanées un peu partout. Cela a permis de dresser un portrait de la Flandre à vélo et de la comparer aux autres régions cyclables d'Europe. Si la Flandre fait beaucoup rêver la Wallonie, elle, rêve par contre beaucoup... des Pays-Bas.
Fiets DNA (ADN vélo) résume à lui seul cet "esprit vélo" de la Flandre, qui est devenue il y a peu la deuxième région d'Europe pour les déplacements à vélo, derrière les Pays-Bas mais devant le Danemark. Le vélo est donc bien ancré dans la culture au nord du pays, même si, sur le terrain, tout est loin d'être parfait.
Voici les cinq principales conclusions de la partie "étude de marché" (1000 sondés) :
- Neuf personnes sur 10 ont accès à un vélo et l'utilisent au moins une fois par semaine
- Plus on fait de vélo, plus on trouve limité l'espace qui lui est accordé
- Pour faire de la Flandre une région totalement cyclable, il y a encore du travail...
- Les "autoroutes vélo" boostent la croissance des déplacements à vélo
- Le comportement du cycliste peut lui aussi s'améliorer dans l'espace public
Intermodalité, vols et infrastructures
Environ 22% des usagers du train en Flandre se rendent à la gare à vélo, et 6% utilisent un vélo à la gare d'arrivée. C'est deux fois moins qu'aux Pays-Bas, mais cela reste un chiffre impressionant malgré tout. Si les cyclistes sont satisfaits du nombre d'emplacements vélo près des gares, ils le sont par contre peu de la lutte contre le vol : 13% en ont été victimes au cours des deux dernières années. L'insatisfaction concerne également l'embarquement très limité des vélos dans les trains.
Alors qu'à Copenhague, la satisfaction vis-à-vis des infrastructures cyclables est supérieure à 90%, seulement 1/3 des Flamands donne une note supérieure à 7/10 aux infrastructures. Ce chiffre s'explique, entre autres, par le faible taux de conformité (42%) des pistes cyclables régionales aux recommandations du vadémécum.
La largeur insuffisante des pistes cyclables est aussi incriminée. Avec ce dilemme universel : faut-il supprimer davantage d'espace de parking en voirie pour gagner en largeurs cyclables ? Plus les gens utilisent un vélo, plus ils sont ouverts à l'option... mais l'inverse est tout aussi vrai.
Statistiques diverses
En 2018, les déplacements à vélo représentaient 15% des déplacements en Flandre (versus 27% aux Pays-Bas), avec un pic de 31% vers les écoles.
Un vélo de ville sur six est désormais à assistance électrique, c'est également le cas d'un vélo-cargo sur trois. Les utilisateurs rajeunissent aussi : la moitié d'entre eux a maintenant moins de 50 ans, et on commence à en trouver chez les jeunes de 18 à 25 ans.
Un Flamand sur six fait régulièrement ses courses à vélo (20% quand le magasin est à moins de 5km), et dépense au final autant d'argent qu'un automobiliste.
Insécurité routière
La sécurité routière reçoit la note générale assez médiocre de 5,4/10. Seule une personne sur deux estime qu'il est sûr de rouler à vélo dans son quartier ! Quatre personnes sur 10 trouvent même que les routes ne sont pas encore assez sécurisées pour laisser ses enfants aller à l'école à vélo.
La majorité des accidents sont des "chutes sans opposants", dont on ne connaît pas le nombre exact car il n'y a pas de constat de police répertoriant tous ces petits accidents. Notons que 15% des cyclistes flamands portent toujours un casque.
Pour améliorer la situation, les personnes interrogées mettent en avant trois priorités :
- Des pistes cyclables mieux séparées
- Des carrefours plus sécurisés
- Une amélioration dans le réglage des feux de circulation