Du 15 décembre au 15 janvier 2023, la police mènera une période "sans amende", ont annoncé plusieurs syndicats. S’il ne s’agit pas de laisser cours à une complète impunité sur la route, la nouvelle a malgré tout de quoi inquiéter du côté du GRACQ, qui rappelle que ce n’est pas aux usagers actifs à en payer les conséquences.

Quatre syndicats de police ont annoncé ce matin un mois sans sanction, pour soutenir les revendications de la police auprès du gouvernement. Ceux-ci ont appelé leurs collègues à se montrer "moins répressifs" face aux infractions routières entre le 15 décembre et le 15 janvier, et à faire davantage usage de leur pouvoir d’éducation : "utiliser surtout la remarque verbale ou « contrôlée »". Selon leur communiqué, "des amendes seront toujours infligées pour des infractions vraiment inacceptables" de façon à "ne pas mettre en péril la sécurité routière".

police - Canva

En dépit de ces précisions, le GRACQ s’inquiète. Certaines infractions, jugées légères par certains, peuvent en effet avoir des conséquences très lourdes pour les usagers actifs (piétons et cyclistes). L’usage du GSM au volant, un excès de vitesse, le stationnement sur un trottoir ou une piste cyclable… sont autant d’exemples (la liste n’est pas exhaustive) qui mettent le piéton ou le cycliste en danger.

Est-il nécessaire de le rappeler ? Notre pays engrange de piètres résultats en matière de sécurité routière. Selon le dernier baromètre de la sécurité routière, les neuf premiers mois de l’année 2022 ont enregistré une hausse de 16,4% des tués sur la route par rapport à l’année précédente et une augmentation de 11,5% des blessés (soit 280 tués et 30 373 blessés). Les usagers actifs paient un lourd tribut : plus d’un tué sur quatre est un piéton ou un cycliste. "Il est clair que, dans les années à venir, la priorité sera de mieux protéger cette catégorie d’usagers", commentait récemment l’institut VIAS.

All for zero : se donner les moyens de nos ambitions

Le GRACQ plaide pour un renforcement du système de contrôle/sanction, afin de lutter contre l’insécurité sur nos routes, et plus spécialement celle des usagers plus vulnérables. On sait que la probabilité moyenne de faire l’objet d’un contrôle influe grandement sur le comportements des conducteurs (notamment concernant les comportements à risque comme les excès de vitesse, la distraction au volant (GSM) ou la conduite sous influence). La presse annonce pourtant que, suite aux actions syndicales, il y aura moins de contrôles contre l’alcoolémie au volant.

Déjà fortement touchés par l’insécurité sur la route, le GRACQ insiste pour que les usagers actifs ne paient pas les conséquences des actions annoncées par les syndicats de police.  

Le GRACQ rappelle également que les gouvernements, au travers de la vision interfédérale All for zero, ont pris des engagements clairs en matière de sécurité routière (zéro tué sur les routes à l'horizon 2050) : il faut se donner les moyens de nos ambitions. 

F. CUIGNET & G. DE MEYERE

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