Dans le cadre de la COP28, le GRACQ a signé une lettre ouverte demandant à tous les gouvernements d'investir davantage dans la marche et le vélo, afin d'accélérer la décarbonation de nos transports. Seulement huit pays, dont la Belgique ne fait pas partie, ont inscrit les modes actifs de façon ambitieuse dans leurs engagements climatiques. À ce jour, plus de 350 organisations ont signé cet appel lancé par le Partnership for Active Travel and Health (PATH).
Des engagements nationaux peu ambitieux pour les modes actifs
L'analyse par le PATH des politiques nationales en faveur des modes actifs dans les 197 pays membres de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a révélé que, même si les deux tiers des pays signataires ont une stratégie nationale vélo et/ou marche, seulement huit d'entre eux l'ont inclue de façon significative dans leurs engagements climatiques nationaux :
Seuls huit pays ont systématiquement associé la marche et le vélo à leurs "Contributions au climat déterminées au niveau national" (CDN). La plupart des CDN sous-estiment considérablement le potentiel de permettre à un plus grand nombre de personnes de marcher et de faire du vélo en toute sécurité, qui est bel et bien une solution clé pour relever les défis tant en matière de climat, que de santé et d'équité.
Et les plus mauvais élèves en la matière sont.... les pays à revenus élevés, qui contribuent de manière disproportionnée à la crise climatique, mais ne proposent quasiment pas d'engagements nouveaux en faveur de la mobilité active. Alors même que ceux-ci pourraient permettre d'accélérer la réduction non seulement des émissions dues aux transports, mais aussi de la pollution atmosphérique, des embouteillages, des accidents de la route.
Un défi mondial urgent consiste aussi à soutenir le tiers des pays qui n'ont pas encore de politique modes actifs. Il s'agit principalement de pays à revenus faibles ou moyens où les gens marchent et font du vélo le plus souvent dans des conditions difficiles et dangereuses, avec une motorisation souvent incontrôlée. Le rapport du PATH rappelle que ces pays sont aussi ceux qui sont le plus vulnérables aux conséquences du changement climatique.
Quid du vélo plus spécifiquement ?
De façon très intéressante on note que la majorité des pays européens disposent d'une stratégie nationale vélo, mais qu'elle est quasiment absente de leurs CDN. C'est le cas de la Belgique. A l'inverse, dix pays du Sud ont une stratégie vélo et l'ont inscrite dans leur CDN : Bangladesh, Bhutan, Chile, Colombia, Costa Rica, Ethiopia, Rwanda, Singapore, Uganda, Venezuela.
On dénombre par ailleurs 36 pays qui n'ont pas de stratégie vélo (nationale) mais ont quand même inscrit le vélo dans leurs CDN, et 117 pays qui n'ont tout simplement... rien du tout.
Une lettre ouverte à la COP 28
Après avoir constaté le peu de cas qui est fait des modes actifs dans les politiques climatiques, le PATH propose une lettre ouverte pressant les gouvernements à la COP28 d'accorder plus de priorité et d'investissements dans la marche et au vélo. Une lettre que beaucoup d'associations cyclistes, à l'instar du GRACQ, ont signée et qui commence par ces mots :
The Partnership for Active Travel and Health (PATH), with the undersigned organisations, calls on the UNFCCC, governments and negotiators of the COP28 climate conference to give more priority and investment in walking and cycling to significantly accelerate progress on climate goals and improve people’s lives.