Lorsque l’on parle de donner de la place au vélo ou aux cyclistes, cela hérisse le poil d’une partie de nos concitoyens, qui voient les “cyclistes” comme une catégorie à part de la population, différente d’eux, presqu’allochtone, et qui viendrait accaparer l’espace public à son seul profit. Une expérience à Seattle montre qu’en changeant de vocabulaire, on peut aussi changer la perception des cyclistes par les autres usagers de la route.

Le cycliste n’est pas une race à part. Comme l’automobiliste et le piéton, d’ailleurs. Le cycliste peut changer de mode de transport plusieurs fois sur une journée : marche, transports en commun et même… voiture ! Il change donc de mode mais reste la même personne. Ses besoins évoluent de la même façon que ceux d’un automobiliste qui descend de sa voiture pour marcher.

Le cycliste est donc une personne qui se déplace à vélo à certains moments de la journée. Comme d’ailleurs les autres usagers de la route. Et quand, dans un débat public, on commence à parler de lui en ces termes, l’animosité diminue. C’est ce que l’on a constaté à Seattle : ne pas ramener la personne à son véhicule permet de désamorcer les tensions.

Parler aussi de “partage équitable de l’espace public” plutôt que de “donner de l’espace au cycliste”, de “rues sûres” plutôt que de “zones 30″, contribue à apaiser les animosités quand on évoque de nouvelles idées en faveur du vélo.

Voici le petit lexique, en anglais, utilisé à Seattle :

tableau \"let's talk about safe street\"

Luc Goffinet

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