Des feux piétons "verts par défaut", c’est ce que Londres s’apprête à mettre en place dans dix endroits clés de la ville. Cette mesure est l’une des actions du nouveau "Plan piéton", destiné à booster la marche pour les déplacements au sein de la capitale britannique.
Congestion, obésité, pollution, insécurité routière… Des maux symptomatiques de nos villes dont la solution réside, pour bonne part, dans le développement des modes actifs. C’est dans cette perspective que Londres s’est dotée d’un "Plan piéton" destiné à augmenter significativement le nombre de trajets effectués à pied d'ici 2024.
Objectif ? Lever les principaux freins à la marche : 24% des Londonnien·ne·s estiment qu’ils n’ont pas suffisamment de temps que pour se déplacer à pied et 21% d’entre eux sont rebutés par le trafic trop important.
Pour rendre les déplacements à pieds plus compétitifs et plus sûrs, Transport for London (TfL) va notamment travailler à la régulation des feux de circulation. L’an passé, quelque 200 feux ont été adaptés afin d’accorder plus rapidement le "vert" aux piétons à proximité d'écoles, d'hôpitaux et de stations de transports publics. À une vingtaine d’autres endroits, TfL s’appuiera sur des feux intelligents, dont le phasage sera automatiquement adapté en fonction du nombre de piétons détectés.
Mais Londres souhaite également aller un pas plus loin en instaurant cet automne, à dix endroits de la capitale, des feux piétons "verts par défaut" (‘Green man’ authority), ceux-ci ne passant au rouge que lorsque des véhicules sont détectés. À l’heure actuelle, cette mesure est déjà d’application dans deux rues réservées à la circulation des bus. Les dix lieux ont été choisis soigneusement afin d’améliorer de manière significative la traversée pour les piétons, tout en ayant un impact réduit sur le trafic motorisé.
Il s’agit d’une inversion complète de la logique actuelle. Au-delà du geste symbolique fort, cette régulation des feux permet de privilégier un mode de déplacement sur un itinéraire qui lui est plus spécifiquement dédié. Dans le même ordre d'idées, on pourrait envisager l’application d'un tel principe pour privilégier les déplacements à vélo le long d'itinéraires cyclables rapides (RER-vélo).