Dans une édition récente du bulletin Science for Environment Policy, on rapporte les résultats d’une recherche menée dans quelques-unes des 700 villes qui disposent d’un système de vélos partagés. Cette étude a analysé, avec quelques surprises, l’impact des vélos partagés sur l’usage de la voiture privée. 

Velo en libre-service à MinneapolisL’étude reconnaît, d’entrée de jeu, que les vélos partagés ont bien des impacts positifs : sur la santé, les coûts de transport, l’acceptabilité sociale du vélo et donc, aussi, sur l’accroissement futur de l’usage du vélo. Plus de 9000 utilisateurs réguliers de ces systèmes ont été interrogés, des abonnés et non des utilisateurs sporadiques, dans les villes de Melbourne et Brisbane en Australie, de Washington D.C. et Minneapolis/St-Paul aux États-Unis et enfin de Londres au Royaume-Uni.

Pour la majorité des répondants, les déplacements avec des vélos partagés remplacent surtout des déplacements auparavant effectués en transport public ou à pied. On a pu aussi évaluer la proportion des kilomètres à vélo qui ont remplacé des kilomètres en voiture.

Ainsi à Brisbane, 21% des kilomètres réalisés à l’aide des vélos en libre-service vélo ont remplacé des kilomètres réalisés précédemment en voiture. Ce pourcentage est de 19% à Minneapolis/St-Paul et Melbourne, 7% à Washington D.C. et seulement 2% à Londres. Les chercheurs estiment que, dans certaines villes particulièrement engorgées, beaucoup de citoyens ont déjà opté pour les transports publics ou pour la marche.

L’étude s’est également penchée sur les kilomètres parcourus par les véhicules de l’opérateur du système de vélos partagés. Les villes doivent en effet assurer le rééquilibrage entre les stations pleines et vides, et ces déplacements amenuisent l’impact positif des vélos partagés. Dans toutes les villes étudiées, l’impact des vélos demeure cependant positif… sauf à Londres où l’on évalue que pour un kilomètre “épargné” grâce aux vélos, les véhicules de l’opérateur en parcourent 2,2. Ce chiffre peut être expliqué par le fait que les utilisateurs des vélos partagés ne sont pas, initialement, des automobilistes.

Des facteurs qui sont certainement à considérer dans les politiques d’implantation des vélos partagés : distribution, tarification, etc.

Marcel Pepin

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