Assurer le transport de gros volumes à vélo : voilà un bon moyen de remédier aux problèmes de congestion et de pollution auxquels sont confrontés nos centres urbains au quotidien. Une solution qui a de quoi séduire villes et entreprises.
Vrachfiets, vous connaissez ? Il s’agit d’une entreprise lancée par deux étudiants dans le giron de l’université de Delft, aux Pays-Bas. Leur concept : un “vélo-camion”. Son origine : la frustration d’être dépendant d’une voiture dès qu’il s’agit de transporter du matériel un tant soit peu volumineux. La ville de Delft a participé au financement de l’entreprise naissante, y voyant un projet d’avenir à développer dans ses propres artères.
Et elle n’est pas la seule à croire en l’avenir du “vélo-camion” : le retour au vélo pour transporter des marchandises en ville fait son chemin. Certaines entreprises en ont fait leur fonds de commerce, mais c’est également une démarche adoptée par des sociétés dont l’activité nécessite le transport régulier de marchandises. Ainsi, à Londres, le fournisseur international de matériel de bureau Office Depot a décidé de confier les trois-quarts de ses livraisons dans le centre de la ville à des “cargo bikes”, en lieu et place de camionnettes.
Mais le prix de l’originalité revient sans aucun doute à la ville suisse de Carouge et son initiative de “vélos-poubelles”. Le service de Cyclotri répond tant à des préoccupations écologiques qu’économiques. Ce projet permet en effet à huit chômeurs en fin de droit de se réinsérer dans le circuit professionnel. Le service a débuté fin 2009 par le ramassage des papiers journaux et du compost dans le centre-ville.
Depuis janvier 2010, les triporteurs électriques assurent de plus le ramassage quotidien des ordures ménagères : leur gabarit est bien plus adapté aux ruelles étroites du centre que les camions-poubelles traditionnels. Pour le maire de Carouge, remplacer les camions-poubelles par les Cyclotris constitue donc un progrès de taille : “C’est une bonne chose, les petits axes ne sont pas adaptés [aux camions] et les habitants apprécieront. Avant les ordures traînaient parfois plusieurs jours sur les trottoirs.” Voilà en tout cas une idée qui ne risque pas de finir à la poubelle !