De nombreux automobilistes estiment qu’ils "payent" injustement pour les cyclistes. C’est en réalité l’inverse : c’est ce que démontre, chiffres à l’appui, une étude présentée en 2010 dans le cadre d’un mémoire à l’université de Vienne, qui compare les impacts économiques globaux des circulations automobile et cycliste en contexte urbain.
Selon cette étude, les coûts internes sont comparables : les cyclistes et les automobilistes supportent des coûts relativement similaires pour leur propre mode de transport (respectivement 83 et 94 centimes d’euros par kilomètre).
C’est au niveau des coûts externes que la différence se marque fortement. L’étude a pris en compte des chiffres relatifs à la santé, au bruit, aux accidents, à la pollution, aux coûts généraux de circulation et au temps de parcours. Il ressort de l’analyse que l’automobile "coûte" 4,35 centime d’euro par kilomètre à la collectivité, alors que le vélo lui "rapporte" 81,47 centimes d’euro pour une même distance. Un chiffre qui s’explique majoritairement par les retombées positives en matière de santé, et ce malgré un bilan négatif au niveau des accidents.
Selon des scénarios futurs établis pour Vienne, un statu quo au niveau des chiffres de part modale (4% pour le vélo et 25% pour la voiture) génèrerait un bénéfice externe de 35 millions d’euros. Un chiffre qui se monte à 257 millions d’euros lorsqu’on envisage un report modal de la voiture en faveur du vélo de 4% seulement !
Les budgets alloués à la mobilité active sont souvent les premiers à subir des coupes lors de restrictions budgétaires : dans le contexte économique actuel, voilà qui donne à réfléchir…