Collecter l’avis des cyclistes afin d’améliorer les conditions de circulation à vélo, c’est important. Mais il est tout aussi intéressant de prendre en compte l’opinion des personnes qui ne se déplacent pas à vélo. En chacun de nous sommeille un cycliste potentiel : identifier quelles sont les barrières réelles à la mise en selle permet dès lors de mieux appréhender les manières de les lever.
De nombreuses études s’attachent à définir les profils des cyclistes, à analyser leurs déplacements ou à recueillir leur avis sur la qualité des infrastructures cyclables. Mais plus récemment, des enquêtes destinées à des non-cyclistes ont vu le jour. C’est précisément sous cet angle qu’a été menée l’enquête réalisée en 2011 par l’Observatoire du vélo à Bruxelles. En ciblant des personnes qui ont déjà pensé sérieusement à utiliser le vélo ou qui en ont déjà fait l’expérience mais qui ont renoncé, l’idée était de pouvoir identifier les obstacles à la pratique du vélo en allant au-delà des clichés habituels (météo, condition physique…).
Parmi le top 3 des raisons qui découragent les femmes comme les hommes de se mettre au vélo – inconfort lié au trafic automobile (bruit, pollution), sentiment d’insécurité et transport de matériel lourd ou encombrant – on constate que les deux premières ne sont pas liées au vélo lui-même mais au trafic motorisé. Promouvoir l’usage du vélo auprès d’un large public doit donc passer en priorité par des mesures destinées à réduire et calmer le trafic automobile, bien avant le travail sur l’image du cycliste ou sur un changement des habitudes.
En France, c’est une démarche quelque peu similaire qu’a adoptée l’enquête QualiCycle qui, pour recenser les besoins, les difficultés et les attentes en matière de vélo, a décidé de s’adresser tout autant aux cyclistes qu’aux non-cyclistes.
Florine Cuignet
Enquête sur les obstacles à l'utilisation du vélo en ville - Observatoire bruxellois du vélo (2011)