Il n'y a pas que la Suède qui s'est dotée d'une vision "zéro mort et blessés graves" sur ses routes. Le district de Washington s'est aussi fixé cet objectif (pour 2024). Pour ce faire, il est fait appel au concours des citoyens, qui sont invités à indiquer sur une carte en ligne toutes les situations qu'ils jugent dangereuses.
Cette démarche va au delà de l'approche statistique habituelle en matière de sécurité routière, basée sur un simple relevé des lieux d'accidents. S'il est toujours utile de savoir où les accidents graves se produisent, cela ne donne que peu d'informations sur tous les endroits "subjectivement" dangereux, ces endroits que les piétons et les cyclistes évitent tout simplement parce qu'ils en ont peur (et où les chiffres d'accidentologie sont de ce fait plus faibles).
Si l'on veut vraiment une ville sûre, il faut en effet tenir compte du ressenti et des observations des usagers de la route, pas seulement partir du relevé des accidents constatés.
Il est donc demandé au citoyen de Washington de désigner sur une carte les endroits où :
- les vitesses sont excessives
- la visibilité est mauvaise
- le temps pour traverser un carrefour est trop court
- les véhicules (y compris les vélos) ne s'arrêtent pas pour laisser les piétons traverser
- les véhicules brûlent régulièrement les feux rouges
- les zones avancées pour cyclistes ne sont pas respectées
- ...
Les problèmes relevés par les citoyens autour de la Maison Blanche (légende)
Les contributions ainsi collectées permettent d'alimenter une carte de l'insécurité routière réelle, et pas seulement celle perçue via les chiffres d'accidentologie. Et, bien entendu, d'y remédier à moyen terme pour atteindre - un jour - la vision zéro tant désirée.
Luc Goffinet