Comme chez nous, la pratique du vélo en France connait un certain essor (à tout le moins dans les villes). Une étude officielle vient quantifier l'impact économique du vélo et donne des pistes à suivre pour développer au mieux le potentiel cycliste dans l'hexagone.
L’étude "Impact économique et potentiel de développement des usages du vélo en France" dresse tout d'abord un état des lieux de la situation actuelle et des différents usages du vélo en France (utilitaire et autres).
Elle relève un taux d'équipement important (1 vélo pour 2 habitants), mais une inutilisation d'un quart de ces vélos. Environ 3 millions de vélos sont vendus en France, dont 720.000 assemblés ou fabriqués localement. Il y a donc une réelle industrie du cycle chez nos voisins.
Au niveau social, trois fractures sont observées : la première entre les urbains et les (semi-)ruraux, la seconde entre les employés et les ouvriers, et la troisième selon le genre. Comme observé dans pas mal de pays, les femmes montent plus souvent sur un vélo là où les aménagements cyclables sont déjà bien développés (exemple: Strasbourg). Et les cadres urbains sont de plus fervents adeptes de la petite reine que les ouvriers.
L'étude se penche aussi sur les vélos électriques, dont le décollage est plus lent qu'en Belgique et aux Pays-Bas : cinq fois moins de vélos vendus par habitant que dans le Benelux. Ils remplacent pourtant la voiture, au moins partiellement, chez 70% de leurs usagers en France.
Pour conclure cette partie, l'étude note que "les retombées économiques directes des usages du vélo sont estimées à 8,2 milliards € par an et à près de 80.000 emplois. En tenant compte des activités induites, des activités indirectes et des bénéfices en matière de santé, les retombées socioéconomiques du vélo pèsent 29,5 milliards € pour une part modale d’à peine 3%".
Préparer l'avenir !
Le grand mérite de cette étude est de proposer aussi une trajectoire de rattrapage, qui hisserait d'ici 2024 la France dans la moyenne européenne (9% de déplacements à vélo) via :
- un investissement de 30 € par an et par habitant
- 100.000 km d'aménagements cyclables supplémentaires
- un réseau cyclable maillé et continu
- un écosystème vélo complet (services, intermodalité, formation...)
L'étude conclut enfin que "l’atteinte de cet objectif 2024 permettrait de doubler les retombées socioéconomiques actuelles. A l’horizon 2030, une part modale ambitieuse de 24% représenterait plus de 130 milliards € de retombées au total."